" Parlando rubato" de Peter Eötvös & Pedro Amaral-Sélection du Prix du Livre France Musique-Claude Samuel 2022
Sélectionné pour le Prix du Livre France Musique-Claude Samuel 2022, " Parlando rubato, entretiens, monologues et autres déambulations " de Peter Eötvös & Pedro Amaral est publié chez MF.
Le Prix du Livre France Musique-Claude Samuel a retenu cet ouvrage pour La Sélection 2022 :
Le livre
Ce livre d’entretiens s’articule principalement autour des opéras de Peter Eötvös. Composé comme un drame classique, en cinq actes, Parlando rubato suit le cours entremêlé de la vie et de l’œuvre d’un homme qui a profondément renouvelé le genre opératique. Sous la baguette experte et amicale de Pedro Amaral, Peter Eötvös nous fait partager la nécessité du processus créatif, mais aussi ses détours et ses aléas. Chaque moment de cette traversée de la musique d’aujourd’hui est accompagné d’une introduction analytique et historique qui en éclaire les enjeux et en précise le contexte. Sur et avec Peter Eötvös, Parlando rubato est une œuvre à deux voix où le lyrisme ne cède en rien à la rigueur.
Les auteurs
Né en Hongrie en 1944, c’est en composant et en dirigeant que Peter Eötvös a traversé la seconde moitié du XXe siècle. Proche des plus grands — Bernd-Aloïs Zimmermann, Karlheinz Stockhausen et Pierre Boulez (il fut pendant douze ans directeur musical de l’Ensemble intercontemporain) — il est l’auteur d’une œuvre abondante pour les effectifs les plus divers.
Compositeur, musicologue et chef d’orchestre, Pedro Amaral est depuis 2013 le directeur musical de l’Orchestre Metropolitana de Lisbonne.
3 questions à Peter Peter Eötvös
- Quelle est la place de cet ouvrage dans votre carrière ?
Parlando rubato est une description et un résumé de mes dix premiers opéras, composés depuis 1998. Ils ont été précédés par deux opéras de chambre Harakiri et Radames, qui ont inspiré l’écriture de l’opéra intitulé Trois Sœurs, une commande de l'Opéra National de Lyon. Plutôt que de faire des analyses, Parlando rubato décrit mes opéras d’une manière agréable et claire, et présente les pensées et les événements qui s’y rapportent. J’apprécie également que le lecteur ait l’occasion de connaître la personnalité de Pedro Amaral, un vrai dialogue s’y développe et pas seulement une conversation à sens unique.
- Qu’avez-vous cherché à montrer avec cet ouvrage ?
Parlando rubato présente avec beaucoup de précision et de rigueur mes opéras mais il inclut aussi les grandes phases de ma vie, des détails biographiques, mon esthétique, ma vision du monde, tout ce qui a conduit mes opéras à devenir ce qu’ils sont. Le livre donne également un aperçu des circonstances dans lesquelles les œuvres ont été écrites et créées.
- Quels sont vos prochains projets ?
Suite à mes onzième et douzième opéras intitulés Lilith et Senza Sangue, Staatsoper Berlin vient de présenter le dernier, Sleepless, à Berlin. Mes treize premiers opéras ont été écrits et traduits en plusieurs langues : notamment en russe, anglais, français, allemand, italien, japonais, mais jamais en hongrois. Commandé par l’Opéra de Budapest, Valuska sera mon premier opéra écrit en hongrois, ma langue maternelle. Toutefois, parallèlement, j’en ai aussi composé une version en allemand afin qu’il puisse être joué dans cette langue. J’espère qu’un jour, à l’exemple de Parlando Rubato, un autre ouvrage permettra aussi de connaître le monde et les circonstances de mes quatre derniers opéras.
3 questions à Pedro Amaral
- Quelle est la place de cet ouvrage dans votre carrière ?
Ce livre est le résultat d’une relation qui s’est construite au fil des années –d’apprentissage d’abord, de collaboration ensuite, d’amitié enfin. J’ai connu Peter Eötvös peu après avoir conclu mes études au Conservatoire de Paris (CNSM). Intéressé par la Composition autant que par la Direction d’orchestre, j’ai suivi un cours de l’Institut Eötvös autour de sa production de Hymnen mit Orchester, de K. Stockhausen, avec l’Orchestre de Chambre de la Radio d’Hilversum. Le contact étant très amical et fructueux, Peter m’invita par la suite comme Compositeur en résidence à la Herrenhaus Edenkoben, où il était curateur. Les années suivantes, nos contacts se sont intensifiés et lors d’une série de concerts dédiés à son œuvre par la Westdeutscher Rundfunk, de Cologne, Peter a tenu à ce qu’une de mes pièces y fut également présentée. Entre-temps, j’ai été compositeur en recherche à l’IRCAM, compositeur résident à l’Académie de France à Rome, je suis devenu l’assistant de K. Stockhausen et j’ai peu à peu débuté ma carrière de chef d’orchestre. C’est au printemps 2010, juste après avoir présenté mon premier opéra à Londres, avec le London Sinfonietta – Peter était dans le public – que nous avons commencé les entretiens qui allaient donner corps à notre livre. Le titre, Parlando rubato, se réfère aussi bien aux entretiens spécifiquement réalisés pour l’écriture qu’aux innombrables conversations, déambulations et échanges qui ont traversé toutes ces années.
- Qu’avez-vous cherché à montrer avec cet ouvrage ?
Mon but était de faire connaitre les opéras de Peter Eötvös à travers sa propre optique d’auteur ; et, en même temps, faire connaitre l’homme, son parcours professionnel et humain, à travers ses œuvres.
- Quels sont vos prochains projets ?
Ce livre restera probablement unique dans mon parcours. Je poursuis ma voie de compositeur et chef d’orchestre. En ce moment je termine l’écriture d’une pièce orchestrale pour l’Orchestre Symphonique de Porto Casa da Música. Comme chef, mes engagements pour la présente saison incluent, entre autres, des concerts avec l’Orchestre Metropolitana de Lisbonne, l’Orchestre Gulbenkian et l’Orchestre de la RAI de Turin.