A L'Improviste au Bruit de la Musique - 6ème édition

Eine Brise de Kagel pour 111 vélos, et concert de l'Ensemble U au Bruit de la Musique 2018
Eine Brise de Kagel pour 111 vélos, et concert de l'Ensemble U au Bruit de la Musique 2018 - Lê Quan Ninh
Eine Brise de Kagel pour 111 vélos, et concert de l'Ensemble U au Bruit de la Musique 2018 - Lê Quan Ninh
Eine Brise de Kagel pour 111 vélos, et concert de l'Ensemble U au Bruit de la Musique 2018 - Lê Quan Ninh
Publicité

Ce soir, A l’Improviste a un parfum d’été. Retour sur la 6ème édition du Bruit de la Musique, un festival installé dans la Creuse, au milieu de nulle part ! La devise du Bruit de la Musique tourne autour de l’idée d’"aventures sonores et artistiques", mais c’est en réalité beaucoup plus que cela…

Avec
  • Mauricio Kagel compositeur, chef d'orchestre et metteur en scène argentin
  • Lê Quan Ninh percussionniste et improvisateur
  • Michel Doneda saxophoniste

Le Bruit de la Musique : un festival d'aventures sonores et artistiques : Mosaïque sonore
(Sons glanés à Saint-Silvain-sous-Toulx, Domeyrot, Toulx-Sainte-Croix, La Spouze)

"les fleurs, les animaux, le bleu du ciel, le bruit de la musique, je sais pas moi, tout !"

Publicité

A l’origine de ce festival, deux musiciens : la violoncelliste Martine Altenburger et le percussionniste Lê Quan Nihn, tous les deux installés dans ce coin perdu et surtout tellement silencieux de notre territoire.
Ils ont pris le parti de faire découvrir au public creusois toutes les musiques qui les traversent et qu’ils rapportent régulièrement de leurs concerts, de leurs rencontres, de leurs voyages.
Le Bruit de la Musique a lieu autour du 15 août chaque année. Ce festival, c’est leur façon à eux de s’enraciner dans ce paysage, et surtout de partager avec un public les expériences d’écoute qui sont au cœur de leur activité de musiciens-improvisateurs !

Lê Quan Ninh et Martine Altenburger ne sont pas les seules épaules sur lesquelles repose le festival. Leur association Ryoanji comprend aussi pour la partie administrative Séverine Grümmel, qui s’occupe aussi de la billetterie : un lieu stratégique pour prendre le pouls du festival et le pouls du public. Séverine nous décrit le public très diversifié qui vient au Bruit de la Musique … et qui y revient !

Cycles(à)sons de François Arbon par Eric Dierstein
Cycles(à)sons de François Arbon par Eric Dierstein

Au Bruit de la Musique, il y a les concerts, les performances, et aussi quelques extras qui vont de l’observation du ciel avec un télescope à l‘installation sonore : sur cette édition, les Cycles(à)sons du saxophoniste François Arbon ( Il faut dire que le cycle, et plus précisément le vélo, a donné à cette édition sa couleur. A suivre… )
Les machines sonores de François Arbon ont accueilli tous les jours les visiteurs sur le pré de Saint Sylvain sous Toulx, ce pré où bat le pouls du festival. Pendant trois jours, cet espace momentanément délaissé par les vaches se retrouve peuplé par un grand chapiteau et quelques tentes. C’est sous l’une d’elles que les vélos de François avaient élu domicile : quatre machines musicales, actionnées par les visiteurs, devenus "acteurs" de la musique ! 

Le Bruit de la Musique a son coeur, le pré de Saint Silvain sous Toulx, mais il rayonne aussi dans les villages alentour. Il se joue dans les églises, sous les chapiteaux et à ciel ouvert, par exemple à la Spouze, ancien atelier d’artiste du peintre Pierre Gavarni, ou au Château de la Roche.

L'Ensemble U par Lê Quan Ninh
L'Ensemble U par Lê Quan Ninh

Et comme tout festival bien pensé, le Bruit de la Musique a chaque année un fil rouge.
Cette 6ème édition a rayonné autour de trois concerts proposés par des musiciens estoniens à l’enthousiasme communicatif : les musiciens et musiciennes de l’ Ensemble U, fondé à Talinn il y a quinze ans par le pianiste Taavi Kerikmaë et le flûtiste Tarmo Johannes. Ces trois concerts ont résonné dans les murs de l’église de Domeyrot ; une révélation pour beaucoup d’auditeurs novices par rapport au répertoire estonien contemporain !
Et puis, l’Ensemble a proposé au public une inexpérience rare et réjouissante : un concert interactif, où les auditeurs se trouvaient subitement en position de contrôler ce qui se jouait et de voter pour la musique qui leur plaisait le plus.
Vous imaginez la suite… 

Deuxième fil rouge, plus souterrain celui-là, le vélo !
Voilà ce que le visiteur du Bruit de la Musique pouvait lire sur le flyer du festival :
« Vous avez un vélo ?   
Vous pouvez participer à Eine Brise, pièce de Mauricio Kagel pour 111 cyclistes.   
Nous avons quelques vélos disponibles également.   
Inscrivez-vous ! »

Mauricio Kagel a imaginé la partition de Eine brise (Une brise) en 1996.
L’idée est simple : 111 cyclistes sont invités à déambuler et à passer devant le public qui fera ainsi l’expérience de cette Brise sonore portée par les sonnettes, sifflements et autres sons, préparés à l’avance.  La suite nous est racontée en sons et en mots par Nelly Mousset, animatrice-choc de cette performance, et quelques participants, parmi lesquels le saxophoniste Michel Doneda et le claveciniste (épinettiste) Christoph Schiller.

Christoph Schiller par Lê Quan Ninh
Christoph Schiller par Lê Quan Ninh

Cette mosaïque sonore fait entendre aussi quelques éclats du duo Parlophonie de Anne-Julie Rollet et Anne-Laure Pigache, du duo de saxophones qui réunissait Violaine Gestalder et Michel Doneda, d’un trio pas tout à fait ordinaire associant la violoncelliste Martine Altenburger, la chorégraphe Clara Cornil et la chienne Skuby (My Dog and I). 

Martine Altenburger et Clara Cornil par Anne Kiesel
Martine Altenburger et Clara Cornil par Anne Kiesel

Autre duo étonnant sur le plan de la complicité et par rapport à l’énergie qui circule entre eux, celui des deux musiciens suisses Jonas Kocher et Gaudenz Badrutt (accordéon et électroniques).

Et puis, une découverte, une vraie : la cithare de la musicienne de Taïpe : Yaping Wang !

Yaping Wang par Lê Quan Ninh
Yaping Wang par Lê Quan Ninh

Bon voyage dans le Bruit de la Musique !

Un merci tout particulier à Jean-Léon Pallandre, qui avait apporté ses micros sur cette édition et à qui l’on doit les musiques de cette mosaïque.