A Gstaad, le Festival Menuhin amorce son virage écologique

A peine achevé, le festival Menuhin de Gstaad se penche déjà sur sa prochaine édition et vient d'annoncer qu'il amorcerait un virage écologique à compter de l'été prochain.

Antonin Scherrer, porte-parole du Festival tient à préciser toutefois que le Festival s'est toujours intéressé à l'avenir la planète : "Yehudi Menuhin a une vision très humaniste de la vie musicale et a insufflé ces préoccupations dès les premières éditions du Festival. Il y a quelques années nous avons fait des programmations autour des Alpes, autour des éléments naturels, autour de l'eau, notamment, si essentielle aujourd'hui"

« Le changement c'est maintenant »

" (...) Mais il est vrai qu'avec l'accélération du changement climatique il a semblé essentiel à la direction du Festival qu'il fallait faire quelque chose (...) on s 'est dit que le moment était venu d'insuffler ce changement".

Un premier bilan

Avant de pouvoir établir un plan d'attaque, le Festival a dans un premier temps évalué son bilan carbone en se rapprochant de la fondation My Climate "Cela nous a permis de mesurer nos émissions totales qui s'élèvent à 2309 tonnes de CO2 pour une année entière de festival (ce qui inclut non seulement le festival en lui-même mais aussi sa préparation en amont), ce qui correspond peu ou prou, pour 25700 spectateurs par an à 80 kilos par spectateur et par concert" détaille Antonin Scherrer.

Ces émissions sont en très grande partie liées au transport des artistes "Gstaad étant une station de montagne excentrée, les gens doivent s'y déplacer (...) dans les négociations, dès maintenant, à qualité égale, nous privilégierons les artistes qui viennent en train plutôt qu'en avion. Dès l'année prochaine, l'Orchestre Philharmonique de Radio France viendra en TGV (...). Quant à Francesco Piemontesi, il avait souhaité jouer, dans le cadre de sa résidence, avec l'Orchestre de Chambre d'Ecosse, mais ces derniers ne pouvant pas venir autrement qu'en avion, nous nous sommes tournés vers le Freiburger Barockorchester qui est notre quasi-voisin".

Une projection sur 3 ans

Dans les 3 ans à venir, le festival entend remanier en profondeur son écosystème afin d’aboutir à une manifestation écoresponsable, indique Antonin Scherrer, "Un cycle de 3 ans a été mis sur pied, avec une première édition 2023 autour de l'humilité, après il y aura la transformation puis, après, la migration, des thématiques qui se déclineront à la fois dans les programmations mais aussi dans la gestion même du festival avec l'ambition d'une empreinte carbone minimale, voire nulle".