Journaliste musical et cofondateur du journal Les Jours, Sophian Fanen revient sur l'accord sur le streaming signé vendredi 13 mai entre les organisations d’artistes-interprètes et les producteurs phonographiques, afin de garantir une rémunération minimale des artistes diffusés sur les plateformes.
C’est un accord historique qui vient d’être signé : les artistes seront enfin rémunérés pour leurs titres diffusés en ligne sur les plateformes de streaming.
Après de longs mois de discussions, un accord entre les artistes-interprètes et les producteurs de musique va enfin offrir une garantie de rémunération minimale pour les musiciens.
Sophian Fanen, journaliste et spécialiste des questions liées au streaming nous explique plus en détail les rouages de ce nouveau contrat.
Tout d’abord, ce sont les artistes-interprètes principaux qui vont toucher un taux minimum de revenus sur leur diffusion en streaming et qui vont également toucher une avance garantie livrée à leur label. "C’est pas beaucoup d’argent mais c’est un grand principe" souligne Sophian Fanen.
Mais surtout, cet accord concerne également les musiciens accompagnateurs. Leur situation pourra s’améliorer significativement car ils recevront un intéressement associé au succès des titres sur les plateformes de streaming via un système de pallier qui va se déclencher à partir de 7.5 millions de streams. Par ailleurs, les musiciens bénéficieront aussi d’une rémunération forfaitaire lors de la séance d’enregistrement.
"Toute œuvre distribuée sur les plateformes de streaming mérite une rémunération"
Avec la révolution numérique qui a creusé un fossé entre certains artistes qui avaient pour certains des contrats relativement datés, cet accord pourra consolider un même socle d’égalité. "Il y aura désormais quelque chose de plus limpide" assure Sophian Fanen, ajoutant que cela remettra de "l’équilibre entre les producteurs et les artistes : et pas seulement les artistes principaux qui étaient les seuls à recevoir de l’argent du streaming". Effectivement à partir d’aujourd’hui, les musiciens accompagnateurs pourront aussi être pris en compte dans le processus de rémunération.
"Ça ne va pas être la révolution financière mais c’est une révolution intellectuelle"
Toutefois cet accord laisse encore plusieurs questions en suspens principalement pour le secteur de la musique classique qui reste le grand oublié de ces discussions. Les morceaux de musique classique étant généralement plus longs que les titres pop, le système de rémunération ne convient pas encore à ce genre musical. En effet, "un titre de 3 minutes et une œuvre de 12 minutes seront rémunérés de la même manière au bout de la 30e seconde, ce qui est problématique" nous explique Sofian Fanen.
C’est pourquoi selon lui, pour avancer, ces négociations doivent intervenir entre les maisons de disques et les plateformes elles-mêmes, afin que la musique classique puisse enfin trouver sa juste place sur le streaming...
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