Expositions immersives : quelle place pour la musique ?

Elles se sont multipliées en quelques années. Les expositions dites immersives sont à l’affiche de nombreux lieux culturels en France.  Ainsi l’exposition consacrée à Cézanne qui vient de débuter à l’Atelier des Lumières à Paris ou encore Venise, la Sérénissime actuellement à Bordeaux puis aux Baux de Provence à partir du 4 mars prochain plongent le spectateur dans les rues de la ville italienne ou bien dans des tableaux du maître d’Aix-en-Provence.
Pour Gianfranco Iannuzzi qui signe la création artistique de ces deux expositions, c’est une "expérience sensorielle à part". Alors que certaines critiques pointent du doigt l’aspect réducteur de ces expositions qui projettent des tableaux aux murs, tandis qu’il est possible de se déplacer au Musée d’Orsay pour contempler les authentiques Cézanne, pour le directeur artistique ces expositions sont complémentaires aux programmations des musées : "C’est totalement différent, on peut voir et écouter en même temps et la musique est fondamentale".

"Comme on crée une partition visuelle pour une exposition, on crée également une partition musicale"

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Effectivement la musique y a un rôle primordial, elle n’est pas rajoutée a posteriori mais fait partie intégrante du parcours : "Elle nous aide à voir et à mieux appréhender les œuvres et surtout elle illumine et enrichie notre regard" souligne Gianfranco Iannuzzi.
Pour son exposition "Venise, la Sérénissime", l’artiste lui-même vénitien s’est largement appuyé de la musique pour offrir au spectateur une plongée dans les petites ruelles de la cité des doges. Avec principalement de la musique baroque (Vivaldi ou encore Monteverdi) mais aussi en diffusant des extraits de La Traviata (créée à La Fenice de Venise en 1853), Gianfranco Iannuzzi nous immerge dans toute l’histoire de la ville. 

Très appréciées en particulier des jeunes générations, ces expositions connaissent un succès grandissant surtout grâce à la liberté laissée au public, le public devenant ainsi acteur de l’œuvre. Prônant une manière différente de montrer l’art, Gianfranco Iannuzzi assure que ce nouveau langage ouvre les œuvres d'art à un public plus vaste où "tout ne se passe pas à travers le regard mais bien avec la musique".