Un rapport sur les orchestres permanents a été remis à la ministre de la Culture Roselyne Bachelot ce lundi 8 novembre. Intitulé "Pour un nouveau pacte symphonique", ce dernier établit un état des lieux de la vie symphonique française, et propose une cinquantaine de préconisations.
Jérôme Thiébaux, professeur agrégé d'éducation musicale, est co-rapporteur avec Anne Poursin de la Mission sur les orchestres permanents commandée par le ministère de la Culture il y a un an. Il revient à notre micro sur leur diagnostic et sur quelques-unes de leurs recommandations qui permettraient à l'Etat, aux collectivités et aux acteurs de la vie musicale de poser les bases d'une réflexion nationale et "d'imaginer ensemble les orchestres de demain", plus de cinquante ans après le Plan Landowski qui a déterminé le paysage actuel de ces formations musicales permanentes.
Quel avenir pour les orchestres permanents français ?
"Ça ne va pas si mal que ça !" nous explique Jérôme Thiébaux : "On a souvent une image assez distante de ces grandes formations qu'on considère parfois comme étant d'un autre monde, or les orchestres font un travail formidable au quotidien, ce sont les formations qui se sont plongées les premières dans la médiation, dans l'action culturelle, dans la transmission du répertoire, les musiciens sont très investis dans ces missions." Il souligne également le très bon niveau des ensembles, et leur grande adaptabilité. Tous ces points très positifs se heurtent malheureusement selon lui à une lisibilité assez faible, et aux difficultés rencontrées pour adapter ces nouvelles missions aux contraintes actuelles : "les orchestres sont nés dans le monde un peu rigide du XIXème siècle et du début du XXème siècle, et les modalités d'emploi ont évolué."
Jérôme Thiébaux évoque quelques-unes des pistes envisagées dans le rapport : "Il y a un besoin de travailler autrement dans le monde culturel et institutionnel, d'être vraiment dans des formes d'horizontalité du partage des projets, or les orchestres sont souvent des structures très hiérarchisées. L'enjeu est aussi de pouvoir diffuser au mieux la musique sur le territoire français, or on a observé que beaucoup de villes moyennes ne bénéficiaient pas des visites d'orchestres." Il souligne enfin le manque de lieux adaptés aux orchestres dans plusieurs villes et territoires : "certains orchestres sont complètement nomades, et rencontrent de grandes difficultés pour installer un projet, travailler avec un public et un territoire. On sait qu'en France les lieux musicaux manquent. "
Programmation musicale
- 07h12
Quatuor à cordes n°2 op 17 Sz 67 BB 75 : 2. Allegro molto capriccioso Béla Bartók (Compositeur)Quatuor à cordes n°2 op 17 Sz 67 BB 75 : 2. Allegro molto capricciosoAnton Hanson (Violon), Jules Dussap (Violon), Gabrielle Lafait (Alto (instrument)), Simon Dechambre (Violoncelle), Quatuor Hanson
Album Not all cats are grey (2021)Label Aparté (AP261)
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