Boudée par de nombreuses maisons d'opéra depuis le début de la guerre en Ukraine, Anna Netrebko pose ses valises à Paris le temps d'un récital à la Philharmonie ce mercredi 25 mai. La productrice du concert Frédérique Gerbelle nous explique comment ce dernier a pu être organisé.
C'est le grand retour d'Anna Netrebko dans la capitale française. La soprano russe avait en effet vu ses engagements annulés dans la plupart des pays occidentaux depuis le début de la guerre en Ukraine, en raison de ses liens supposés avec le pouvoir russe et avec son président, Vladimir Poutine. Après un voyage à Donetsk en décembre 2015, où elle avait posé avec le drapeau des séparatistes prorusses, suivi par un chèque d'un million de roubles qu'elle avait offert au dirigeant ukrainien prorusse Oleg Tsarevun, elle avait choqué par son silence après le début de l'invasion russe le 24 février.
Puis, fin mars, la diva s'est finalement positionnée contre la guerre : "je condamne expressément la guerre contre l'Ukraine. Ma position est claire" a-t-elle déclaré dans un message sur Facebook le 30 mars, dans lequel elle annonçait aussi son retour sur scène, à la Philharmonie de Paris ce mercredi 25 mai donc, puis à la Scala de Milan le 27 mai pour deux récitals produits par Frédérique Gerbelle (Les Grandes Voix). Celle-ci déclare à notre micro qu'elle s'est "naturellement posé la question" du maintien de ces deux concerts, mais "j'ai demandé à Anna quelle était sa position lors de la déclaration de guerre, et elle a fait des déclarations dont je me suis satisfaite" nous explique-t-elle. Concernant la clarification apportée par l'interview d'Anna Netrebko accordée à Marie-Aude Roux dans le quotidien Le Monde il y a quelques jours, notre invitée nous assure que cette démarche fait partie pour la chanteuse "d'un besoin de s'exprimer. Elle n'a rien esquivé."
Ce récital était initialement prévu en novembre 2020, mais avait été repoussé en raison de la pandémie. Au programme, des airs de musique russe et de musique française accompagnés par le pianiste Malcom Martineau, avec aussi la participation de la violoniste Giovanni Andrea Zano et de la mezzo-soprano russe Elena Maximova pour deux duos... Chose rare, il reste encore des places le jour du concert. Le public est-il réticent ? "Je n'ai pas un lien direct avec le public" répond la productrice, "mais vous savez en ce moment c'est très difficile d'avoir des salles pleines, c'est le cas un peu partout en Europe - Jonas Kaufmann en parlait récemment dans une interview." Et de conclure : " C'est une grande artiste, elle a juste envie de faire de la musique !"
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