Le directeur du Met de New York Peter Gelb s'exprime sur la situation en Ukraine, à la suite du concert de soutien donné ce lundi 14 mars par le chef d'orchestre Yannick Nézet-Seguin, le chœur et l'orchestre du Metropolitan Opera, ainsi que des chanteurs invités pour l'occasion.
- Peter Gelb General manager, Metropolitan Opera
Le concert de soutien à l'Ukraine donné lundi soir a connu un vif succès auprès des 3600 spectateurs new yorkais réunis dans la salle du Metropolitan Opera, et a permis de collecter des fonds pour aider le pays en guerre. L'ensemble du chœur et de l'orchestre de l'opéra étaient réunis, ainsi que des artistes invités, comme Vladyslav Buialskyi, un baryton-basse ukrainien de 23 ans, mais aussi la soprano Lise Davidsen ou le ténor Piotr Beczala : "Il faut savoir que le concert a été diffusé sur la radio publique ukrainienne" nous explique Peter Gelb. "Il était donc particulièrement important pour le peuple ukrainien qui a entendu à quel point nous le soutenons. Nous voulions montrer notre compassion, notre soutien, nous voulions qu'ils sachent que l'ensemble du monde artistique est à leurs côtés."
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Le concert, diffusé ce vendredi 18 mars sur France Musique, s'est ouvert avec l'hymne ukrainien. En plus des fonds récoltés, son ambition était aussi, selon Peter Gelb, de "faire front, tous, artistes, citoyens. Notre civilisation connait une époque désespérée. Poutine est un meurtrier qui assassine des innocents, et nous devons lui montrer que ses actes sont inexcusables, inacceptables. Le Metropolitan Opera, qui est aux avant-postes de la vie culturelle, se doit de montrer l'exemple." Le directeur général du Met, qui a récemment écarté la soprano russe Anna Netrebko de la programmation parce qu’elle n’a pas voulu condamner le président russe, nous explique que cette décision a été "*lourde et difficile. Mais il était nécessaire de la laisser partir étant donné sa proximité avec Poutine. Ce n'est pas la culture russe que nous annulons, nous annulons les artistes qui sont des soutiens de Poutine. *Certains orchestres ou compagnies artistiques ont annulé des représentations dont les auteurs sont russes, ou avec des artistes russes, mais ce n'est pas la bonne chose à faire.* Nous continuons à travailler le répertoire russe, comme Eugène Onéguine, nous mettons à l'honneur et célébrons Tchaïkovski, Pouchkine…"*
"L'ennemi de la société mondiale c'est Poutine, surtout pas l'art russe et les russes d'une manière générale."
Peter Gelb, qui a été l'agent de Vladimir Horowitz dans les années 1980, avait organisé en 1986 le grand retour du pianiste en Union Soviétique. Il avait également réalisé un documentaire sur le retour de Mstislav Rostropovitch dans son pays au moment de la Perestroïka, et a participé durant la guerre froide à grand nombre d'échanges entre artistes russes et occidentaux.
"Ces échanges sont très importants, et ils sont nécessaires pour créer une meilleure compréhension entre les êtres humains. Au sommet de la guerre froide j'ai participé à bon nombre d'entre eux, mais aujourd'hui nous ne sommes plus en guerre froide. Aujourd'hui nous vivons une expérience brutale comparable à celle de la Seconde guerre mondiale, et les actions nécessaires vont au delà des échanges culturels."
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