Combiner opéra avec mesures sanitaires : comment les arrangeurs adaptent les partitions ?

L'Orchestre national du Capitole de Toulouse doit respecter lui aussi les règles de distanciation obligeant à réduire le nombre de musiciens et à écourter la partition pour respecter le couvre feu,
L'Orchestre national du Capitole de Toulouse doit respecter lui aussi les règles de distanciation obligeant à réduire le nombre de musiciens et à écourter la partition pour respecter le couvre feu, ©AFP - Adrien Nowak / Hans Lucas
L'Orchestre national du Capitole de Toulouse doit respecter lui aussi les règles de distanciation obligeant à réduire le nombre de musiciens et à écourter la partition pour respecter le couvre feu, ©AFP - Adrien Nowak / Hans Lucas
L'Orchestre national du Capitole de Toulouse doit respecter lui aussi les règles de distanciation obligeant à réduire le nombre de musiciens et à écourter la partition pour respecter le couvre feu, ©AFP - Adrien Nowak / Hans Lucas
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Les mesures sanitaires et la distanciation physique imposée aux musiciens obligent les institutions musicales à s'adapter à ces nouvelles contraintes. Ainsi, Le Théâtre du Capitole de Toulouse propose jusqu'au 3 juin, une version remaniée de La Force du Destin en réduisant le nombre de musiciens.

C'est une conséquence des consignes sanitaires auxquelles on ne pense pas forcément et pourtant, pour donner l'opéra La force du destin de Giuseppe Verdi, le Théâtre du Capitole de Toulouse a dû réduire la partition pour un orchestre de 40 musiciens, au lieu des 60 prévus, et cela pour maintenir la distance des instrumentistes dans la fosse. Celui qui s'est chargé de ce travail est un compositeur, orchestrateur et arrangeur, Philippe Perrin.
Un mois, c'est le temps dont disposait Philippe Perrin pour arranger l'opéra, puisque les répétitions commençaient le 15 avril, et que la commande fut passée par le Théâtre du Capitole, le 15 mars. "L'enjeu est important, puisqu'il fallait qu'on ne se rende pas compte que l'orchestre était réduit", nous explique Philippe Perrin. En effet, il ne faut pas simplement jouer la même partition en plus petit effectif, ce qui appauvrirait l'opéra, mais bien "trouver des techniques d'accord et d'orchestration pour simuler les instruments manquants". Le tout en conservant l’ADN de l’œuvre originale de Verdi, comme la plénitude des accords et la richesse des timbres.

Un arrangement réussi est un arrangement qui ne s'entend pas !

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Pour les musiciens, très heureux de pouvoir jouer, cela nécessitait plus d'engagement et de travail de leur part, puisque plus sollicités. "Il y a plus de solos et de parties à jouer donc pour les musiciens, ça a été un défi supplémentaire."
Tandis que les premières représentations ont déjà eu lieu, l'accueil du public fut très chaleureux et l'orchestre "très chaudement applaudi". Philippe Perrin explique même que "personne ne s'en est vraiment rendu compte, sauf pour les personnes vraiment averties."

Pour cet arrangement, Philippe Perrin s'est fait aider de son collectif " Lacroch'", réunissant des compositeurs et arrangeurs s'associant pour créer des spectacles et concerts, via l'arrangement : "Pour cette partition qui nécessitait 800 heures de travail, on a formé une équipe de quatre arrangeurs, un par acte".