Le Syndicat National de l'Edition Phonographique publie les chiffres de l'année 2020 du marché de la musique enregistrée en France. Bertrand Burgalat nous explique pourquoi le secteur stagne mais aussi comment l'essor du streaming et le retour du vinyle permettent à ce marché de maintenir un cap.
Avec la crise sanitaire et les deux confinements qui ont frappés la France en 2020, on aurait pu craindre une baisse du marché français de la musique enregistrée. Pourtant, les chiffres ne sont pas si catastrophiques, à en croire l'analyse publiée par le SNEP (Syndicat national de l'édition phonographique). Son président, Bertrand Burgalat, également chanteur, compositeur, producteur et fondateur du label Tricatel, revient au micro de Jean-Baptiste Urbain sur ces différentes données.
Le chiffre d'affaires du secteur de la musique enregistrée est stable par rapport à celui de l'année 2019. En effet, en 2020, le chiffre d'affaires atteint 781 millions d'euros. Selon le musicien, cette stagnation n'est pas une surprise et est même positive, au vu de la fermeture des magasins durant plusieurs mois et du contexte très dégradé pour l'ensemble de l'économie et en particulier pour la culture.
"Cette stagnation cache des réalités très différentes. Les ventes physiques ont baissées à cause de la fermeture des disquaires mais l'écoute en flux et en streaming a progressé" note Bertrand Burgalat.
De plus, il se réjouit de ne pas avoir assisté à une surconsommation excessive de la musique durant les confinements : "En comparaison avec le secteur audiovisuel, il n'y a pas eu de binge-listening de la musique". Le producteur prône une écoute plus respectueuse de la musique : "La musique écoutée en bruit de fond a baissée, on a écouté moins de façon frénétique" déclare Bertrand Burgalat.
Selon lui, avec les 4.5 millions de vinyles vendus en 2020, son essor va également dans le sens d'une écoute plus positive de la musique : "Quand le public choisit d'écouter un vinyle, c'est pour écouter un album en entier, de prendre son temps".
Outre la croissance de l'écoute en support physique comme avec le vinyle, c’est bien évidemment l’écoute en streaming qui a connu une nette progression. Au total, le streaming affiche une augmentation de 20% de son chiffre d’affaires. Et la musique classique n’est pas en reste : 31% de l’écoute de la musique classique se fait via l’écoute en streaming, contrairement à 11% en 2017.
Enfin, Bertrand Burgalat est revenue sur une nouvelle réjouissante pour le secteur musical français. Les meilleures ventes, tous genres confondus, sont françaises. C'est d'autant plus flagrant pour le jazz et la musique classique, pour qui les 5 meilleures ventes sont exclusivement françaises : "Il y a quelques années, on pouvait imaginer que la mondialisation amènerait une forme d'uniformisation complète et en fait ce n'est pas le cas".
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