

Alors que le Théâtre du Châtelet affichait une mauvaise santé depuis quelques années, la mairie de Paris a nommé Olivier Py, ancien Directeur du Festival d'Avignon, à la tête de la salle historique parisienne. Le metteur en scène nous expose ses ambitions artistiques pour ce défi de taille.
- Olivier Py Metteur en scène, Directeur du Théâtre du Châtelet
Fumée blanche hier soir au Théâtre du Châtelet. Après plus de deux ans sans direction artistique et des semaines d’attente d’une nomination qui tardait, c’est le metteur en scène Olivier Py, 57 ans, qui prend la tête du théâtre musical de la ville de Paris. L’ancien directeur du Festival d’Avignon et de l’Odéon est l'invité de la matinale de France Musique, et nous fait part de sa joie de prendre les rênes d'un théâtre qu'il a aimé dès ses jeunes années : "Je suis arrivé comme étudiant à Paris en 1984 et très vite, le Châtelet a été pour moi le théâtre où l'on pouvait entendre toutes les musiques et voir toutes les formes : on pouvait écouter Barbara, mais aussi Les Maîtres chanteurs mis en scène par Claude Régy. C'était vraiment du grand écart et ça me correspondait. Cet éclectisme est pour moi une véritable force !"
Un projet "musical, interdisciplinaire et populaire"
Olivier Py nous détaille les grandes lignes de son projet pour le théâtre du Châtelet : "D'abord, il sera international, parce que c'est faire honneur à la France - et à Paris tout particulièrement - de revendiquer cet universalisme. Ensuite, il sera évidemment musical. Il y aura du théâtre musical, de l'opéra, de l'opérette, de la comédie musicale, des concerts, du théâtre avec de la musique, de la danse." Selon lui, cette pluridisciplinarité est essentielle, car "il y a diverses manières d'écouter la musique, et surtout toutes les musiques." Le nouveau patron du Châtelet veut aussi qu'il reste un théâtre populaire : "c'est fondamental, et c'est lié à cette maison qui, dès le début, a eu un lien avec le public extraordinaire. Donc il faut réinventer le théâtre populaire au Châtelet et inventer un théâtre populaire musical. C'est une aventure vraiment extraordinaire !"
Une situation financière difficile
Cette nouvelle fonction représente également une immense responsabilité pour Olivier Py. Le Théâtre du Châtelet connaît en effet une situation financière délicate, avec un déficit estimé à plusieurs millions d’euros. Pense-t-il avoir les moyens de ses ambitions ? "Le déficit à ce jour est inférieur à quatre millions. C'est bien moins grave que dans beaucoup de grandes maisons lyriques. Et puis on va tout mettre en place avec les équipes du Châtelet, qui ont d'ailleurs très bien assumé ce moment difficile, pour retrouver une stabilité financière. C'est vrai, il y a eu des travaux, il y a eu une absence de direction pendant deux ans. Et puis il y a eu cette situation post-Covid. Mais le public est toujours présent, il était extrêment nombreux à 42nd Street, et le public c'est la santé d'un théâtre."
Une nomination polémique ?
Toute nomination peut susciter des réactions, et mercredi 1er février, plusieurs voix se sont élevées pour contester le choix d'Olivier Py, notamment celle de l'élue écologiste au Conseil de Paris Alice Coffin, qui a dénoncé sur Twitter une décision qui relève selon elle "autant de l’arbitraire que du sexisme très particulier du monde culturel et du monde politique". Le comité de sélection avait en effet retenu deux femmes "aux excellents dossiers" rappelle l'élue, qui parle de scandale. Olivier Py répond à ces critiques : "moi j'ai suivi la procédure de la manière la plus humble qui soit. J'ai fait un projet, je me suis présenté à la commission, puis j'ai présenté mon projet à Anne Hidalgo... Je rappelle que j'ai été nommé, ce n'est pas moi qui ai fait la nomination. Mais je pense que les questions de genre ont été absentes dans ce choix, je ne vois pas du tout en quoi il y aurait eu sexisme, en quoi il y aurait une préférence, je vous assure que la procédure a été respectée à la perfection."
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