A l'Improviste : duo François Corneloup & Anne Alvaro + Ruben Tenenbaum & le collectif Zarganizokar

François Corneloup & Anne Alvaro + Ruben Tenenbaum & le collectif Zarganizokar
François Corneloup & Anne Alvaro + Ruben Tenenbaum & le collectif Zarganizokar
François Corneloup & Anne Alvaro + Ruben Tenenbaum & le collectif Zarganizokar
François Corneloup & Anne Alvaro + Ruben Tenenbaum & le collectif Zarganizokar
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Au menu de cet "A l’Improviste", un duo réuni par la langue d'Italo Calvino et un sextet qui se joue entre musique classique ottomane et musique expérimentale !

Notre A l'Improviste - le dernier de cette saison - a la forme d'un diptyque : deux moments de musique captés par le soin des équipes de son de la radio, le premier au Carreau du Temple à Paris le 9 mai dernier, le deuxième sur le festival Musique Action qui s'est tenu au Centre Culturel André Malraux (scène nationale) de Vandoeuvre les Nancy entre le 23 et le 28 mai.

Premier concert

Les écrivains Samuel Beckett et Italo Calvino
Les écrivains Samuel Beckett et Italo Calvino

Au Carreau du Temple à Paris, le 9 mai dernier, A l'Improviste recevait un duo d'une belle complicité : la comédienne Anne Alvaro et le saxophoniste François Corneloup. D'Anne Alvaro on connaît la voix, le corps, la présence forte dans un répertoire qui associe le théâtre contemporain et le cinéma. François Corneloup a été plusieurs fois invité dans cette émission dans le passé, au sein de la Cie Lubat, en duo avec Isabelle Loubère, ou encore en trio avec François Raulin et Ramon Lopez. Ensemble, le 9 mai, ils se sont livrés à une lecture spontanée d'un extrait de Palomar, le roman d'Italo Calvino (éditions Babelio), avec ce style poétique, léger, dansant qu'on lui connaît. Palomar, c'est l'histoire, ou ce sont les aventures et mésaventures du regard. C'est l'histoire d'un homme qui a décidé que sa principale activité serait de regarder les choses du dehors, par exemple une vague ! De ce Monsieur Palomar, sorte d'anti-héros de la littérature contemporaine, voici ce que dit l'auteur lui-même : "c'est un homme qui se met en marche pour atteindre, pas à pas, la sagesse. Il n'est pas encore arrivé !" (Italo Calvino). Anne Alvaro se délecte de cet extrait précis où Monsieur Palomar contemple les mouvements d'une vague, "tentative cocasse et désespérée à la fois, car Monsieur Palomar est tout sauf zen...et de cette expérience il ressort éprouvé" !
Lors de cette lecture spontanée, le saxophone de François Corneloup était tout sauf un accompagnement du texte. Il jouait à part égale avec les mots. C'était comme une deuxième parole qui venait se superposer au texte de Calvino, incarné magnifiquement par Anne Alvaro.

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Samuel Beckett en miroir... En écho à l'écriture poétique de Calvino, les deux invités d'A l'Improviste ont proposé leur lecture spontanée de "l'Image" de Samuel Beckett (éditions de Minuit). Le temps nous fait défaut pour l'écouter dans cette émission, mais cette lecture/improvisation est disponible sur la vidéo ci-contre !

Après cette session du 9 mai au Carreau du Temple, Anne Alvaro et François Corneloup se sont retrouvés au festival Bordures (7ème édition) autour d'un texte de Jean Rochard avec la pianiste Sophia Domancich, le violoniste Jacky Mollard et le contrebassiste Joachim Florent. L'idée qui a fait naître ce bel orchestre baptisé Les Noces translucides est une photographie de Guy Le Querrec.

Equipe de prise de son : Hervé Dubreuil, avec Inès Debruyn, Titouan Oheix, Nadège Antonini, Stéphane Thouvenin

A l'improviste
59 min
Jazz Club

Second concert

L'affiche du 38ème festival Musique Action
L'affiche du 38ème festival Musique Action

Cap sur Vandoeuvre-lès-Nancy pour la deuxième partie de notre émission, grâce au festival Musique Action et à sa 38ème édition. A l'Improviste a posé ses micros sur la musique d'un sextet réuni autour du violoniste Ruben Tenenbaum  : des musiciens et musiciennes aux parcours très éclatés qui naviguent entre musique classique ottomane, musique contemporaine et noise. Aux côtés du violoniste, la clarinettiste Xavière Fertin et deux musiciens turcs : la luthiste Merve Salgar (elle joue du tanbur), et le violoncelliste Anil Eraslan . Mais le dispositif est bien plus complexe que cela, car Ruben Tenenbaum avait très envie de faire se rencontrer ses territoires d'élection : la musique classique ottomane et la musique expérimentale. Colin Petit joue avec des sons fixés sur une bande magnétique, par ailleurs il capte les sons joués en live et les transforme. Le tout passe dans les mains de Julien Podolak  qui spatialise les sons dans 12 haut-parleurs. La musique de ce sextet s'appelle Imbroglio . Elle joue sur plusieurs dualités ; entre instruments acoustiques et électroniques, entre improvisation et composition, numérique et analogique. Les musiciens ont été en résidence sur plusieurs jours en plusieurs endroits, notamment le CCAM de Vandoeuvre. Peu à peu, une trame s'est dessinée, un canevas à l'intérieur duquel les musiciens improvisent. La restitution du 27 mai dans la Salle des Fêtes du CCAM a frappé les esprits par son caractère de mosaïque, de collage de différents tableaux, qui apportent un éclairage contrasté sur la matière sonore de cet  Imbroglio. Cette émission fait entendre un extrait seulement d'une musique qui s'est déroulée sur plus de 50 minutes.

"Imbroglio est une conversation électroacoustique à six dans une tête qui explore les différentes possibilités esthétiques d’un ensemble de chambre démultiplié par l’effet combiné du sampling en direct et de la spatialisation. La variation stylistique est une des pistes centrales de recherche d’Imbroglio. Si la rencontre entre les musicien·ne·s de l’ensemble s’est faite autour de l’improvisation libre, chacun est dépositaire d’un bagage musical spécifique qui va de la musique classique turque à la noise en passant par la musique contemporaine."

"Pour explorer un maximum de couleurs, il est probable que chaque instrument acoustique soit traité avec des effets. Dans une musique largement improvisée qui n’exclut pas une sorte de composition formelle, l’enjeu est de superposer mais également de juxtaposer les différents styles par l’utilisation du cut-up. La tête-orchestre-de-chambre se transforme alors comme par enchantement en bête rugissante vite apprivoisée par le derviche qui sommeillait dans son hémisphère gauche. En somme, provoquer des rencontres improbables et anachroniques. Le dispositif scénique en cercles concentriques accueille l’auditeur à l’intérieur du son. Chacun peut observer les mouvements physiques ou musicaux de l’autre, mais personne n’a prise totale sur ce qui advient. On peut s’affairer chacun sur sa planète mais jamais quitter son orbite. Chaque cercle est cependant connecté aux autres, toute action change le monde de manière irrévocable. Finalement Imbroglio est une nouvelle tentative de représentation du système complexe de la communication, dont le concert n’est qu’un exemple." (extrait du dossier de presse du festival)

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Imbroglio, une proposition de Ruben Tenenbaum, violon (lien) & du collectif Zarganizokar
Merve Salgar, tanbur
Anil Eraslan, violoncelle (lien)
Xavière Fertin, clarinettes (lien)
Colin Petit, bandes magnétiques
Julien Podolak, spatialisation (lien)

Le cri du Patchwork
1h 00

Agenda : "Imbroglio" sera en résidence au festival Météo/Mulhouse en août prochain !

Revivre la 38ème édition de Musique Action en mots, en images, en sons c'est possible grâce à Hémisphère Son , revue en ligne dédiée à la création.

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