Grand paresseux devant l’Éternel, Rossini se retire à Passy et ne compose plus. Il invite ses amis et sa table est réputée pour sa qualité gastronomique. Sortant de sa retraite il compose un ultime chef-d’œuvre, une Petite Messe Solennelle que nous écouterons en entier dans cette émission, dans sa version originale, plus intime que la version pour grand orchestre qu'il écrira plus tard. Quant à Mascagni, c'est dans sa jeunesse qu'il écrivit une Messe dont nous écouterons des extraits.
Gioacchino Rossini
Petite Messe Solennelle (1863)
Cecilia Gasdia, soprano
Bernarda Fink, contralto
Vincenzo La Scola, ténor
Francesco Ellero d'Artegna, basse
Luciano Sgrizzi & Jean-François Antonioli, pianos
Philippe Corboz, harmonium
Ensemble Vocal de Lausanne
Direction : Michel Corboz
ERATO ECD 75466
Pietro Mascagni (né en 1863)
Messa di Gloria (extraits)
[Kyrie-Gloria-Laudamus-Gratias-Domine Deus-Qui tollis]
Stefano Secco, ténor
Cosimo Diano, basse
Petits Chanteurs de Saint-Pétersbourg
I Solisti Veneti
Direction : Claudio Scimone
WARNER FONIT CETRA
Gioacchino Rossini
La lagune de Venise à l'expiration de l'année 1861 !!
(extrait des Péchés de vieillesse )
Marco Sollini, piano
CHANDOS
Un peu d'histoire... quelques événements contemporains de 1863
Aux Etats-Unis d'Amérique, le président Abraham Lincoln signe les deux décrets de la Proclamation d'émancipation pendant la guerre de Sécession. Le premier, daté du 22 septembre 1862, déclare libre tout esclave résidant sur le territoire de la Confédération sudiste qui n'est pas sous contrôle de l'Union dès le 1er janvier 1863. Le second, daté du 1er janvier 1863, désigne explicitement les États concernés. Peu de temps après, c'est le triste massacre de la Bear River. Après la mort d’un colon, tué par un Indien de la tribu des Shoshones, le colonel Connor attaque de nuit un camp de Shoshones, et tue ses 400 habitants, hommes, femmes et enfants. Au mois de novembre de cette année 1863 et pour freiner les horreus de la guerre de Sécession, Napoléon III propose, unilatéralement, un armistice de 6 mois entre les belligérants de la guerre civile américaine, supervisé par la France, le Royaume-Uni et la Russie. Refus immédiat des Britanniques et des Russes. Le Sud est désormais coupé en deux.
Au même moment en Europe, c'est le début d’un soulèvement polonais qui sera écrasé par la Russie et l'abolition du royaume de Pologne. Les Polonais, dépourvus d’armée, recourent à la guérilla. Un comité central révolutionnaire appelle les Rouges (résistants à l’occupation russe) à l’insurrection. Son chef, le général Ludwik Mieroslawski, proclame un gouvernement national provisoire tandis que la révolte progresse : la Lituanie se réclame partie intégrante de la Pologne révolutionnaire. La révolte est écrasée avec l’aval des États européens. La Russie se rapproche de la Prusse mais rompt avec la France.
Sur l'île de Samothrace, Charles Champoiseau, vice-consul de France par intérim à Andrinople, découvre une statue au cours d'une mission d'exploration des ruines du sanctuaire sur la côte nord de l'île. Le buste et le corps sont trouvés séparément, avec de nombreux fragments. Des fragments d'ailes, en particulier, permettent à Champoiseau d'identifier une représentation de Niké, la Victoire, traditionnellement représentée dans l'Antiquité grecque comme une femme ailée. Tous ces morceaux sont envoyés au musée du Louvre où ils arrivent en mai 1864. Nécessitant une grosse restauration, la Victoire de Samothrace et le grand escalier qui y conduit sont désormais en plein chantier. Démarrés le 3 septembre 2013, les travaux dureront plus d’un an et demi et nécessitent un aménagement exceptionnel. La Victoire sera invisible jusqu’à l’été 2014. L’escalier Daru, véritable écrin de la célèbre statue, bénéficiera à cette occasion d’une rénovation complète jusqu’en 2015 : les murs, les sols, les voûtes et les garde-corps seront remis en état.
A Paris en cette année 1863, c'est le premier Salon des refusés, par des artistes qui refusent l'art officiel. On y accourt pour s'offusquer de cet art contemporain en découvrant Le Port de Honfleur peint par Boudin ou Le Retour de la conférence par Courbet, mais le clou de l'exposition est Le Déjeuner sur l'herbe de Manet, en faisant un scandale, devient célèbre du jour au lendemain.
Première à Paris des Troyens à Carthage d'Hector Berlioz, version affreusement mutilée des Troyens. La véritable première intégrale n'aura lieu qu'en 1957 au Covent Garden de Londres, puis c'est Genève qui accueille l'ouvrage, en 1974, sous la direction d'un autre anglais, John Nelson avant que l'Opéra de Paris ne se décide enfin à monter enfin l'ouvrage.
En cette année 1863 , le jeune Georges Bizet écrit Les Pêcheurs de perles.
Naissance du peintre Paul Signac, du chef-d'orchestre Felix Weingartner, des compositeurs Gabriel Pierné et Pietro Mascagni.
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