Sergeï Rachmaninov : Danses Symphoniques, op. 45 (1940)

France Musique
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Les Danses Symphoniques sont la dernière oeuvre importante de Sergeï Rachmaninov. Une métaphore des trois âges de l'homme. Notre programme propose des oeuvres écrites au début des années quarante, dont les Illuminations de Britten par l'inoubliable Suzanne Danco.

œuvres diffusées :

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Sergeï Rachmaninov
Danses Symphoniques, op. 45 (1940)
Orchestre de Philadelphie
Direction : Eugen Ormandy (1960)
SONY CLASSICAL

Benjamin Britten
Les Illuminations (poèmes d'Arthur Rimbaud)
Suzanne Danco, soprano
Orchestre de la Suisse Romande
Direction : Ernest Ansermet
(Enregistrement radiophonique sans public 17 décembre 1953)
CASCAVELLE

Igor Stravinsky
Symphonie en ut
Orchestre Philharmonique de Berlin
Direction : Sir Simon Rattle
WARNER CLASSICS

Georges Auric
4 Chants de la France malheureuse (1943)
[1. Richard II Quarante (Louis Aragon)
2. Le petit bois (Jules Supervielle)
3. Nous ne vous chantons pas (Eugène Emile Paul Grindel)
4. La rose et le réséda (Louis Aragon)]
Martial Delafontaine, ténor
Alains Jacquon, piano
TIMPANI 1C 1156

Georg Frideric Handel
Water Music
[Alla horpipe en ré majeur]
Orchestre de Chambre Maurice Hewitt
BNF Collection

Un peu d'histoire... quelques évènements contemporains de 1940

1940 C'est la guerre qui s'installe en Europe et qui déroule son horrible litanie : Hitler envahit le Danemark, la Norvège, la Belgique, la Hollande et le Luxembourg. Le front français est enfoncé à Sedan. Occupation de Amiens et Arras. Bataille de Dunkerque. Attaque allemande sur le front de la Somme. Prise de Rouen. Paris est occupé le 14 juin. Pétain demande l'armistice le 17 et le lendemain, depuis Londres, le Général de Gaulle lance un vibrant appel aux Français. Le journaliste et écrivain russe Ilya Ehrenbourg écrit La Chute de Paris. Deux ans plus tard il écrira un article retentissant au moment où les Allemands pénètrent profondément territoire russe. Sous le titre "Les Allemands ne sont pas des êtres humains " il encourage à les tuer sans pitié.

Mais certains intellectuels allemands sont tout aussi anti-nazi et s'enfuient pour témoigner de l'horreur. Tel le grand écrivain Klaus Mann qui quitte l'Allemagne dès l'arrivée au pouvoir des nazis en 1933. Son œuvre prend une nouvelle orientation, faisant le choix de l'engagement. Il donne des conférences dans le monde entier pour alerter les consciences, mais il prêche dans le désert. Déchu de la nationalité allemande en 1935, il devient peu après citoyen tchécoslovaque. Installé aux États-Unis en 1938, il prend la nationalité américaine en 1943 et s'engage dans l'armée américaine. Son œuvre est forte et sa pensée très actuelle. C'est un grand européen. De nombreux ouvrages de cet auteur sont aujourd'hui disponibles en français comme* Le Tournant*, son autobiographie et son Journal, deux œuvres dans lesquelles on voit monter la terrible peste brune au jour le jour. Comme Stefan Zweig et bien d'autres écrivains allemands, il se suicidera, ne supportant pas la situation politique mondiale et pensant que le rêve européen est totalement anéanti.

Blanchot écrit Thomas l'Obscur, Henri Bosco Hyacinthe, André Breton Anthologie de l'humour noir. Jean Cocteau publie Mes Monstres sacrés. Graham Green écrit La Puissance et la Gloire.

Mort de Selma Lagerlöf, de Saint-Pol Roux et de Francis Scott Fitgerald.

Matisse peint de nombreux tableaux en cette terrible année 1940, Juan Miró peint Chiffres et constellations amoureux d'une femme. Picasso Femme nue se coiffant.

Mort de Paul Klee et de Edouard Vuillard.

Grande activité musicale. Alors que Schönberg est naturalisé américain, Hindemith écrit Les Quatre Tempéraments, Hartmann sa Symphonie N° 1, Petrassi son Coro di morti, Jean Rivier son Concerto en ut majeur, Darius Milhaud son Xème Quatuor, Chostakovitch son Quintette avec piano.
Au cinéma, on va voir Charlie Chaplin brocardant courageusement Hitler dans Le Dictateu r. Le film est ouvertement inspiré par le régime nazi mis en place par Hitler. Le gouvernement allemand a d'ailleurs protesté officiellement contre sa réalisation et demandé l'abandon de ce projet, que Chaplin a tenu à terminer malgré ces pressions. Le dictateur, Adenoid Hynkel, incarné par Chaplin est largement inspiré par Hitler, et le personnage de Benzino Napaloni est inspiré de Benito Mussolini. Bien que le film ait été réalisé avant le début de la Seconde Guerre mondiale, celui-ci laisse entendre la possibilité d'une nouvelle guerre en Europe, en même temps qu'il rappelle la brutalité du régime nazi. Le Dictateur présente le nazisme comme un danger mortel pour les communautés juives d'Europe, pour l'humanité entière et pour la démocratie. La même année John Ford tourne Les Raisins de la colère.