C’est l’après-midi à Kinshasa, dans l’une des rues qui longent la parcelle de Papa Armand.
Une oasis dans cette ville qui passe pour l’une des plus violentes du monde. Papa, maman, frères et sœurs, c’est comme cela que l’on s’appelle à Kinshasa et cela donne déjà une idée de cet esprit familial et fraternel qui règne entre les membres de l’orchestre et de la communauté tout entière.
VISAGES DE L'OSK
La rue est en terre battue, il fait très chaud et moite, les enfants sortent de l’école en uniforme, chemisier blanc et bas, jupe ou pantalon bleu marine. Des femmes passent, habillées comme des princesses, de tissus verts, jaunes ou rouges et portant sur la tête un plateau. La circulation est toujours aussi intense : klaxons, freins, moteurs… et les mini-bus jaune et bleu de la ville crachent et aspirent continuellement des congolais en mouvement. Dans l’air, des odeurs de poisson et de beignets de manioc qui frient dans des récipients en équilibre sur de petits braseros. En face de l’une des entrées de la maison de Papa Armand, le fondateur de l’OSK, la boutique de Didier, le luthier. Il y vend un peu de tout, de la nourriture, du tissu. Un peu sur la gauche, un atelier de couture : Nadine, qui y travaille, est aussi couturière. Aujourd’hui, nous allons rencontrer un par un quelques-uns des membres de cet orchestre classique d’environ trois cents personnes.
Comme quasiment tous les musiciens de l’orchestre, Nadine Muilu exerce un métier pour vivre. Les musiciens ont tous une profession ou deux : maçon, mère de famille, professeur, électricien, et leur pratique musicale se fait en plus de leurs heures de travail. L’atelier de couture de Nadine, l’une des violonistes historiques de l’orchestre, se trouve sur la parcelle d’Armand, à quelques pas de l’endroit ou elle répète quotidiennement.
Héritier Mayimbi est devenu le premier violon de l’OSK : c’est l’un des rares professionnels qui vit de la musique. Il est également compositeur autodidacte et sa symphonie "Tata Kimbangu" a été jouée au Printemps des arts de Monte Carlo en 2013.
Dans la chaleur bruyante de l’après-midi à Kinshasa, nous trouvons un petit coin d’ombre pour parler avec Omer Diampanga pendant sa pause. Omer est chef de choeur. Il travaille aux côtés de Mireille Kinkina, soprano qui a le chant dans le sang et Robert Buenodi Gonda, un autre membre du chœur.
Pendant les répétitions, on remarque dans le pupitre des bois un musicien qui bouge avec la musique. Il accompagne chaque note d’un mouvement du corps et lorsqu’il ne joue pas, il sourit en écoutant les autres jouer. C’est Diego Iloumbo, hautbois solo, un jeune homme à la personnalité marquante. Il a été présentateur de télévision, fait des études de communication et surtout, il fait travailler son pupitre avec ardeur.
♫ EXTRAITS
Ludwig van Beethoven - Egmont, ouverture op. 84
Wiener Philharmoniker
Claudio Abbado, direction
DGG 429763-2
Johann Strauss - Mephistos Hollenrufe op. 101
Wiener Philharmoniker
Zubin Mehta, direction
SONY SK 66860
Josef Strauss - Mein Lebenslauf ist lieb und lust
Wiener Philharmoniker
Zubin Mehta, direction
SONY SK 66860
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