C’est le théorbe joué par Caroline Delume qui s’invite cette semaine dans Création Mondiale, à la faveur d’une suite sonore de Pascale Jakubowski mixée au GRM de la radio : ses Iridescences pour théorbe et environnement électroacoustique.
« Iridescences » pour théorbe et environnement électroacoustique de Pascale Jakubowski
Avec Caroline Delume, théorbe
Création en collaboration avec le GRM
Diffusion intégrale et portrait de la compositrice
Aujourd’hui dimanche, Création Mondiale propose la CODA du puzzle sonore qui s’est fait entendre cette semaine par fragments : les Iridescences de Pascale Jakubowski, composées sur mesure pour la guitariste et théorbiste Caroline Delume. Le choix du théorbe s’est fait avec évidence : la guitare était déjà familière aux oreilles de la compositrice, elle s’est laissée séduire par la nouveauté du théorbe.
« Le théorbe apparaît à la fin du seizième siècle pour prolonger le luth d’origine perse, arabe, asiatique... nous renvoyant ainsi à des temps immémoriaux, des instruments très anciens, parfois anthropomorphes ou zoomorphes. Puis il disparaît au 18ème pour réapparaitre au 20ème et mieux nous étonner. Notre regard redécouvre un instrument aux proportions impressionnantes, à la forme surprenante avec ses deux chevillers, ses cordes du grand jeu comme autant de notes polaires suspendues au-dessus du vide, sa coque en bois fins et ses rosaces dont les délicates sculptures ornent le passage de l’intérieur du corps sonore vers l’espace accueillant ses vibrations graves et envoutantes. Son apparente fragilité, son aspect singulier voire merveilleux, son effacement et sa résistance séculaires, nous font osciller entre tangible et intangible, exerçant un attrait considérable et un désir de prospections sonores. » (Pascale Jakubowski)
Depuis que la compositrice et la musicienne se sont rencontrées, elle sont partagé un vrai compagnonnage, avec des moments de musique, et des moments de vie, d’échange. Un jour, sur la page Facebook de Caroline Delume la compositrice découvre un paysage noyé dans les brumes matinales, photographie prise par la théorbiste dans la campagne près de Vézelay. Ces nuances délicates du paysage, Pascale Jakubowski les connaît bien, elle qui a vécu longtemps dans le parc régional du Pilat. D’où le choix du titre Iridescences :
« L’iridescence est la faculté qu’ont certains corps composés de microstructures complexes de faire apparaître différentes couleurs selon l’angle de vue adopté et l’intensité de la lumière qui se dépose sur eux. »
Les Iridescences sont nées dans les studios du GRM de Radio France, grâce à la complicité d’Emmanuel Richier, qui a assuré l’enregistrement de la partie du théorbe et participé au mixage de la pièce avec la partie d’électroacoustique.
Le théorbe n’est pas le seul instrument de musique entendu dans ces miniatures. Ici ou là aussi, quelques percussions , enregistrées par la compositrice et intégrées à la partie électroacoustique. Parfois aussi, le théorbe se transforme en percussion imaginaire, ou prend les sonorités d’une harpe ou d’une guitare électrique. A ces métamorphoses s’ajoutent des souvenirs sonores de la compositrice : réminiscences de sons de percussions jamaïcaines et souvenirs de chants d’Afrique sub-saharienne revisités. Il y a chez Pascale Jakubowski un goût pour les ailleurs qui lui vient de ses origines métissées (naissance en Algérie et père polonais).
Actualités de la compositrice :
- Création de « Migration de la Belle-Dame » pour violon et environnement électroacoustique par Sara Chenal le 21 novembre / Eglise Saint-Merry Paris
- Sortie d’un CD avec « Inclinaisons ajourées » pour violoncelle (Espagne)
- En préparation un opéra et une pièce pour quatuor à cordes et environnement électroacoustique
Actualités de la théorbiste/guitariste Caroline Delume :
- Le 29 octobre, création de AB pour guitare frettée de Francisco Luque / Institut Cervantès à Paris
Programmation musicale : œuvres de Pascale Jakubowski
En plus des Iridescences :
- « Le destin des petits rien », pièce électroacoustique
- « Sous tes cils une énigme », concerto pour clarinettes sib, basse et contrebasse et ensemble instrumental. Clarinette contrebasse: Hervé Cligniez avec l’Ensemble orchestral contemporain, direction Daniel Kawka.
- « Passerelles » dans le cycle « Ellipses ». Piano : Elena Tarasova
- « concertino pour saxophone soprano et octuor de violoncelles », créé par Paul Wehage au Festival Donne un Musica à Fiuggi en 1998. Saxophone soprano : Paul Wehage avec l’Octuor de violoncelles de Paris, direction Pascale Jakubowski.
- « D-li » pour voix de baryton et piano par Thomas Dolié et Henri Bonamy. Commande de Radio France 2006 pour l’émission de Gaëlle le Gallic (Génération Jeunes Interprètes)
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