C'est un trio instrumental entre Asie et Occident qui s'invite cette semaine dans Création mondiale : le erhu (vièle chinoise traditionnelle), l’accordéon et la piano, grâce aux cinq Bagatelles de la compositrice taïwanaise Lin-Ni Liao : "One Bird, one Tree".
https://vimeo.com/327729897« One bird, one tree » pour erhu, accordéon et piano de
Lin-Ni Liao
Interprété par
Wang Ying-Chieh (erhu),
Fanny Vicens (accordéon) et
Wilhem Latchoumia (piano)
Rediffusion de la Création enregistrée à Radio France le 14 novembre 2017
Emission en partenariat avec la SACEM
Diffusion intégrale et portrait de la compositrice
Lin-Ni Liao est douée de synesthésie : les sons correspondent à des lumières. Cette sensibilité particulière l’amène à suggérer dans sa musique des jeux d’ombres et de lumières. C’est exactement ce qui se produit dans sa nouvelle pièce « One Bird, one Tree », imaginée pour un trio original qui associe les timbres du erhu (la vièle traditionnelle chinoise), de l’accordéon et du piano.
Ces jeux d’ombres et de lumières sont aussi cultivés par la poétesse américaine Emilie Dickinson, découverte un peu par hasard et dont les poèmes accompagnent maintenant régulièrement notre compositrice. « One Bird, one Tree » est justement emprunté à l’un des poèmes-enveloppes d’ Emilie Dickinson, les Gorgeous Nothings de la fin de sa vie.
Ces deux femmes créatrices ont en commun le sens de l’épure, du silence, du vent dans les arbres… et cultivent la suggestion, l’ellipse.
« One Bird one Tree » nous emmène dans un univers onirique où l’imagination de chacun suit son chemin. Lin-Ni Liao réalise dans cette pièce un beau travail d’alchimie entre les timbres des trois instruments : il est souvent impossible de distinguer qui fait quoi ! Le souffle du vent est omniprésent.
L’enregistrement des cinq Bagatelles « One Bird one Tree » s’est fait dans une atmosphère presque magique. Lin-Ni Liao a sollicité des musiciens très attentifs et sensibles, heureux de jouer ensemble. Et puis, Lin Ni Liao est venue à la radio ce jour-là avec trois beaux rubans glanés au Marché Saint Pierre et que Wilhem Latchoumia a glissés entre certaines cordes du piano.
Le dialogue entre la compositrice et les musiciens s’est fait dans une grande fluidité et une forme de sérénité. La musique de « One Bird, one Tree », Lin Ni Liao l’a pensée comme une suite de bagatelles dissociables, à assortir avec d’autres compositions, selon les circonstances.
Pour le moment « One Bird, one Tree » n'a pas été créée au concert car il est difficile de trouver à Taïwan un accordéoniste, et difficile de trouver en France un jouer de Echu familier des techniques de jeu contemporaines. Mais la compositrice ne désespère pas ...
Lin Ni Liao a fait autrefois ses études musicales à Taïwan avec la joueuse de erhu Ying Chieh Wang, mais elle a finalement découvert sa propre culture en France. Sa rencontre avec les musiques traditionnelles d’Asie est toute récente, et les instruments traditionnels n’ont pas fini de l’inspirer. Elle travaille en ce moment sur un grand projet autour de l'orgue à bouche chinois, le sheng.
L'actualité de Liao Lin-Ni :
Ses dernières oeuvres ont été composées exclusivement pour la lumière et les ombres des instrumentistes, forme de transmission, de transcription entre le visuel et le son.
Ci-dessous, deux vidéos : (au piano, Liao Lin-Ni et Wilhem Latchoumia)
Time of Trees I - version subjective :
Time of Trees I - version objective :
Musiques en plus, extraits des CD :
CD "Pages acoustiques"
5 Pièces de Liao Lin-Ni
Christelle Séry, guitare
CD sur le site de
Christelle Séry
CD "Taïwan Contemporary Composers Works XI"
Poussière dans le vent de Liao Lin-Ni
L' Arsenal Ensemble
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