Le compositeur de la semaine dans Alla Breve est Sébastien Rivas. Pour les musiciens du quatuor Tana, il a imaginé une suite de cinq miniatures qui reviennent à l'origine de notre relation aux instruments à cordes, d'où le titre, savant en apparence, de "Tribologie".
_«Tribology »_de
Sébastian Rivas pour quatuor à cordes
Quatuor Tana :
Antoine Maisonhaute et Ivan Lebrun, (violons), Maxime Désert (alto), Jeanne Maisonhaute, violoncelle
Enregistré le 24 octobre 2016 à Radio France - rediffusion
Tribology, cinq Etudes de frictions, usures, et lubrifications
Deuxième pièce : Usures
La musique des Etudes pour quatuor à cordes de Sébastien Rivas a quelque chose de primitif, de premier, d'archéologique. C'est de l'art brut sonore. En les composant, Sébastien Rivas a eu présente à l'esprit la notion d'archéologie de la pensée chère au philosophe Georgia Agamben.
Et puis, il s'est souvenu de l'image des humanoïdes d'après cataclysme évoquée par Houellebecq dans son roman "La Possibilité d'une île". ll a repris à son compte dans la musique de ce nouveau quatuor cette idée de perte de mémoire de l'usage des choses des humanoïdes de Houellebecq, dans un monde d'après les hommes, un peu comme si les musiciens du quatuor Tana se retrouvaient pour la première fois avec un archet et un instrument à cordes dans les mains, comme s'ils les découvraient et en étudiaient les propriétés sonores.
C'est le phénomène d'usure du son que les musiciens explorent aujourd'hui.
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