L’art de la prima donna par Joan Sutherland

Quand sort ce disque en 1960, Joan Sutherland a 34 ans. Cela fait une quinzaine d’années qu’elle chante comme soprano dramatique avec comme modèle Kirsten Flagstad, qu'elle considère comme «la plus grande cantatrice ayant jamais chanté». 
Au début des années 50, elle rencontre un jeune musicien, accompagnateur, mais qui se consacrera bientôt à la direction : Richard Bonynge. En 1954, elle se marie avec ce dernier qui remarque très vite qu’elle possède une aisance remarquable dans la colorature et un registre aigu puissant et solaire. Richard Bonynge va pousser Joan Sutherland à travailler sa voix dans cette direction et exploiter le répertoire bel cantiste. Le travail paie et ce disque est le premier résultat palpable de cette métamorphose vocale qui va propulser la cantatrice aux sommets.
En 1959, une année avant la parution de ce disque, Joan Sutherland incarne le rôle de Lucia di Lammermoor à Covent Garden sous la direction musicale de Tullio Serafin. Cela transforme sa carrière et la célèbre «scène de la folie» la propulse au rang de vedette internationale. 
En rendant hommage aux grandes chanteuses qui l'ont précédée et à différentes périodes musicales (du baroque, au bel canto, jusqu'au 20ème siècle), Joan Sutherland refait, en quelques sortes, l'histoire du chant dans ce disque plus qu'intéressant.

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