Les Variations Diabelli de Beethoven par Sviatoslav Richter

Beethoven & l’art de la variation

La variation est une des formes dans lesquelles Beethoven a le plus assidûment entraîné son art.

Le compositeur a livré plus d’une vingtaine de cahiers de variations au total, dont deux pour piano à quatre mains. Entre 1782 (à l’âge de douze ans) jusqu’à 1823, Beethoven se sera énormément adonné à cet art, et ce, pas uniquement dans ses œuvres pour piano.

Les Variations Diabelli

Nées d’une invitation faite par l’éditeur-compositeur Anton Diabelli à une cinquantaine de compositeurs d’écrire quelques variations sur un thème de son cru, les Variations Diabelli constituent la dernière grande œuvre pour piano et la plus vaste jamais composée par Beethoven.

« à la pauvre substance mélodique qu’on lui a proposée, il va substituer un monde sonore inouï. Jamais l’écart n’a été ou ne sera plus grand entre un thème et ses variations. Beethoven s’en sert pour une exploration thématique, harmonique, rythmique, dynamique de son propre univers ; ce sera le résumé de sa dernière manière. Son imagination illimitée dans les figures, son goût accru pour le contrepoint, son obsession du trille, ses moments de méditation, dans cette langue étrange et inimitable qui traduit chez lui le soliloque, tout cela se retrouve dans les Diabelli, à partir du prétexte le plus anodin qu’un nain ait jamais fourni à un géant. » (Sacre Guy, La Musique de piano, Robert Laffont, Paris 1998, p. 378-379.)

Sviatoslav Richter & les Variations Diabelli

Enregistré en public au Concertgebouw d'Amsterdam en juin 1986, ce disque révèle la finesse et la maîtrise de l’immense pianiste russe. Sviatoslav Richter y livre une version extrêmement personnelle des variations dans lesquelles il adopte des tempi par moments  particulièrement lents tout en affirmant son caractère fougueux . En dépit de ces parti pris, le jeu du pianiste rend compte, par tout son naturel, du jaillissement de l'œuvre.

Une version extraordinaire d’un pianiste qui ne l’est pas moins