À Nantes, la musique s'invite aussi en prison

Julien Martineau est l'un des plus grands mandolinistes de la scène actuelle et, ce jeudi 31 janvier, c'est au sein du Centre de Détention de Nantes qu'il a accepté de se produire. 

«  C’est toujours impressionnant d’aller jouer en prison, reconnaît le mandoliniste. Mais ensuite quand on dépasse le cadre du lieu, on rencontre des hommes qui vivent un moment d’évasion - sans faire de mauvais jeux de mots - qui est très important pour eux. Il y a des discussions qui s’amorcent et très vite on oublie qu’on est en prison. »  

Cet après-midi, ils sont une quinzaine de détenus à assister au concert, et ce, de manière volontaire. Aussi si certains découvrent la mandoline et son répertoire, d'autres bénéficient déjà d'une excellente culture musicale, voire d'une pratique antérieure d'un instrument. « J'ai été Premier Prix de violon au conservatoire de Nantes » , confie l'un d'entre eux. 

Face à ce public hétérogène mais particulièrement attentif, Julien Martineau s'adapte, improvise quelques explications ou intermèdes musicaux en fonction des réactions et demandes. « Quand avez-vous commencé la mandoline ? », « Vous pouvez nous jouer une mélodie populaire, qu'on essayerait de reconnaître ? ». Peu à peu l'échange se crée, les détenus profitent de la présence du musicien, bien conscients que celle-ci est aussi rare que précieuse. 

Côté organisateur, cela fait déjà 17 ans que René Martin et les équipes du Centre de Réalisations et d’Études Artistiques (CRÉA) proposent des concerts en milieu carcéral à l'occasion de la Folle Journée, et ce, en partenariat avec le Centre Pénitentiaire de Nantes, la Ligue de l'enseignement et le SPIP 44 (Service Pénitentiaire d'Insertion et de Probation de Loire-Atlantique).