Structure d'accueil pour les adolescents en difficulté, la Maison de Solenn réserve une place importante à la pratique culturelle, notamment la musique.
Depuis 2004, la Maison de Solenn (Paris XIVe) accueille des jeunes de 11 à 19 ans victimes de pathologies, de troubles tels que le diabète, la dépression, l'anorexie ou l'obésité. En plus des soins prodigués par les équipes médicales, ces adolescents participent à différents ateliers culturels : danse, écriture, arts plastiques... ou musique.
Ces ateliers sont d'une grande importance : non seulement ils sont l'occasion pour les équipes soignantes d'observer le comportement des jeunes, de mieux cerner leurs personnalités, mais ils permettent aussi et surtout à ces adolescents de s'évader, d'oublier leurs soucis, et de s'échapper le temps d'une heure des quatre murs de l'hôpital.
Certains jeunes arrivent à l'atelier avec un bagage musical - ils chantent ou jouent déjà d'un instrument - d'autres découvrent, profitent de ces moments orchestrés par Linda Clost pour s'initier à une nouvelle pratique. Clémence, par exemple, a choisi d'apprendre à jouer de la batterie : « Je trouve que ça me ressemble, explique-t-elle. C'est vivant, dynamique, et ça défoule. Je peux transvaser toute mon énergie dans la musique. »
Anciennement professeure des écoles et enseignante en milieu scolaire, Linda Clost accueille ces jeunes dans son atelier avec un objectif simple mais primordial : « qu'ils en sortent bien, heureux ! Ou du moins le plus heureux possible. Qu'ils aient du plaisir à faire, à chanter, à apprendre. Et puis qu'ils osent. »
Oser, c'est souvent l'étape la plus difficile à cet âge. « Un adolescent est généralement dans le jugement : jugement de ce qu'il va faire, fait remarquer Linda Clost. Et il faut arriver à dépasser ça pour qu'il se fasse plaisir. Ce n'est pas du tout comme chez l'enfant, où il y a un plaisir immédiat. L'adolescent se demande : qu'est-ce qu'on attend de moi ? Est-ce que je vais être à la hauteur ? Cette retenue on la retrouve aussi chez les adultes mais, eux, ont des carapaces, ils savent mieux faire semblant. »
« Mais quand on arrive à dépasser ça, à capter l'émotion, à faire en sorte que l'ado soit content de ce qu'il a fait : là, c'est un moment de grâce ! »
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