On parle d'un homme qui envoie un fax à la presse pour annoncer sa propre mort, qui fête sa résurrection lors d'une soirée techno et qui s'éteindra le 27 janvier 2000, le jour de l'anniversaire de Mozart. Ironie du sort ? Cette semaine, zoom sur ce pianiste hors du commun !
Friedrich Gulda voit le jour en 1930 à Vienne. Ville avec laquelle il entretenait des rapports sinueux : il y vivait, en parlait le dialecte mais dénonçait son nationalisme et en niait l'esthétisme d'interprétation trop conservateur selon lui. Il étudie le piano au Conservatoire Grossmann puis en privé avec Felix Pazofski. Dès 1941, il est admis à l'Académie de musique de Vienne et en 1946, à 16 ans, il remporte le prestigieux Concours international d'exécution musicale de Genève. Quatre ans plus tard, il triomphe au Carnegie Hall de New-York. Sa carrière est lancée.
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Cependant, début des années 60, il renonce au confort de son activité de pianiste classique traditionnel et ce malgré sa carrière internationale fulgurante. Après avoir été un spécialiste du répertoire classique et romantique (son nom est associé à celui de Beethoven et celui de Mozart), Gulda se tourne vers le Jazz.
C'est alors qu'il propose des mélanges incongrus lors de ses concerts (voire grossiers et choquants pour certains). On pouvait y entendre un impromptu de Schubert, une nocturne de Chopin entrecoupés de morceaux jazz de sa propre composition ou de longues improvisations sur un thème de Thelonious Monk. Gulda provoque, revoit les codes établis. Gulda agace, Gulda choque aussi. En 1970, il renonce à l'anneau du bicentenaire de Beethoven que lui décerne l'Académie de musique de Vienne. Avec sa femme, il se présente nu (tous les deux) devant les écrans de télévision pour interpréter L'amour et la vie d'une femme de Robert Schumann. Scandale et affirmation d'une liberté personnelle repoussant les limites de la bienséance !
C'est corps et âme que le musicien, surnommé "le pianiste terroriste", a défendu la liberté en s'affranchissant des limites. Cet aspect de sa personnalité n'a jamais touché ni les amateurs de musique classique, trop déconcertés, ni le grand public et encore moins les amateurs de jazz pour qui sa touche et son sens du rythme n'étaient pas assez émancipés des contraintes du métronome. Il n'en reste pas moins que Friedrich Gulda marque son époque et reste considéré comme l'un des plus grands interprètes de son siècle.
Programmation musicale
- 10h30
Waldszenen op 82 : 3. Einsame Blumen - pour piano Robert Schumann (Compositeur)Waldszenen op 82 : 3. Einsame Blumen - pour pianoFriedrich Gulda (Piano)
Album Friedrich Gulda : Complete Decca Recordings / CD 29 (2021)Label Decca (4851480) - 10h32
Concerto pour piano en la min op 54 : 1. Allegro affettuoso Robert Schumann (Compositeur)Concerto pour piano en la min op 54 : 1. Allegro affettuosoAndreae Volkmar (Chef d'orchestre), Friedrich Gulda (Piano), Orchestre Philharmonique de Vienne
Album Friedrich Gulda : Complete Decca Recordings / CD 29 (2021)Label Decca (4851480) - 10h47
Scruby Friedrich Gulda And His SextetScrubyFriedrich Gulda (Compositeur, Piano, Piano), Idrees Sulieman (Trompette), Phil Woods (Saxophone alto), Seldon Powell (Saxophone ténor), Aaron Bell (Basse), Nick Stabulas (Batterie)
Album At Birdland (2011)Label FRESH SOUND RECORDS (FSR-CD-648) - 10h53
All the Things You Are Friedrich Gulda And His SextetAll the Things You AreJerome Kern (Compositeur), Friedrich Gulda (Piano, Piano), Idrees Sulieman (Trompette), Phil Woods (Saxophone alto), Seldon Powell (Saxophone ténor), Aaron Bell (Basse), Nick Stabulas (Batterie)
Album At Birdland (2011)Label FRESH SOUND RECORDS (FSR-CD-648)
L'équipe
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- Réalisation
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