D’origine hongroise comme son légendaire compatriote Franz Liszt, György Cziffra n’est pas seulement un pianiste aux pouvoirs extraordinaires, c’est aussi et surtout un homme de cœur dont la vie est une destinée jalonnée de résurrections.
György Cziffra est ce qu'on appelle un virtuose, même s'il n'aimait pas tellement le mot. Dès son plus jeune âge, il témoigne d'une oreille musicale. Il naît en 1921 à Budapest et c'est son père qui lui donne ses premiers cours de piano à l'âge de quatre ans et à seulement 9 ans, il intègre la prestigieuse Académie Franz Liszt de Budapest. Comme bien des artistes de sa génération, Cziffra est frappé par la Deuxième Guerre Mondiale. Il doit alors cesser d'étudier et rejoindre les troupes hongroises sous commandement nazi, âgé de 20 ans seulement, marié et père de famille.
En 1950, opposé au régime communiste hongrois, il tente de traverser la frontière clandestinement. Il est fait prisonnier politique pendant 3 ans. En 1953, le pianiste exceptionnel est reconnu par le ministère hongrois des Affaires Culturelles ce qui lui vaut une carrière d'interprète virtuose à travers de nombreux concerts en Hongrie. En 1956, c'est le début de l'Insurrection Hongroise, Cziffra fuit le pays pour exiler en Autriche où il demande l'asile politique et part ensuite pour la France avec sa femme et son fils de 14 ans.
La France le découvre le 2 décembre 1956 lors d'une soirée qui restera dans les mémoires du public présent. Jamais depuis le XIXème siècle, un artiste n'avait conquis le monde en une soirée ! Son premier récital sur la scène du Châtelet soulève un immense enthousiasme. Après les ravages de la guerre, sa vie devient alors flamboyante. Sa carrière est en pleine ascension, il rayonne et semble détenir un pouvoir magique ! Cziffra prend la place laissée vacante après Liszt et Paganini il possède le rêve et la ferveur, la griffe et le toucher de velours. C’est Liszt ressuscité !
Dès 1966, le pianiste devient mécène. En premier lieu, il restaure avec son fils Gyorgy Jr. alors jeune chef d’orchestre, les magnifiques orgues de l’Abbatiale de la Chaise-Dieu en Auvergne ; il crée, en ce lieu, un festival où de jeunes artistes talentueux peuvent se présenter aux côtés de grands maîtres. En 1968, il crée avec la ville de Versailles un concours international de piano dont il s’efforce de faire connaître les lauréats. En 1973, Cziffra acquiert la Chapelle Royale Saint-Frambourg de Senlis, berceau de la France, alors tristement reconvertie en parking. Cziffra l’acquiert, laisse s’organiser des fouilles, entreprend avec l’aide de nombreux bienfaiteurs une titanesque restauration. Son but : « Restaurer et glorifier cette chapelle par la Musique et la dédier à tous les Arts ».
Ultime épreuve, la mort de son fils, pianiste et surtout chef d'orchestre, brûlé vif dans un incendie, brisa la carrière de Cziffra. Père et fils étaient compagnons de concert, la tragédie le mit à genoux. Ses concerts se font de plus en plus rares et plus jamais il ne rejouera avec orchestre.
Programmation musicale
- 10h25
Rebonds : Partie b - pour percussions Iannis Xenakis (Compositeur)Rebonds : Partie b - pour percussionsAdelaide Ferriere (Percussions)
Album Contemporary (2020)Label Evidence (EVCD067) - 10h30
Valse en Mi bémol Maj op 18 Frédéric Chopin (Compositeur)Valse en Mi bémol Maj op 18Georges Cziffra (Piano)
Album Georges Cziffra : Ses enregistrements studio 1956-1986 / CD 13 (2008)Label EMI (213264 2) - 10h36
Impromptu n°1 en La bémol Maj op 29 Frédéric Chopin (Compositeur)Impromptu n°1 en La bémol Maj op 29Georges Cziffra (Piano)
Album Georges Cziffra : Ses enregistrements studio 1956-1986 / CD 16 (2008)Label EMI (213267 2) - 10h39
Concerto pour piano n°1 en mi min op 11 : Allegro maestoso Frédéric Chopin (Compositeur)Concerto pour piano n°1 en mi min op 11 : Allegro maestosoGyorgy Cziffra Junior (Chef d'orchestre), Georges Cziffra (Piano), Orchestre National De L'Opéra De Monte-Carlo
Album Georges Cziffra : Ses enregistrements studio 1956-1986 / CD 18 (2008)Label EMI (213269 2)
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