Malgré le fait qu'il se destinait à la composition, Igor Markevitch est finalement devenu l’un des plus grands chefs d’orchestre de son temps. Sa rigueur et sa vision des œuvres ont caractérisé cet artiste discret mais déterminé.
Issu d’une lignée princière, d’un père pianiste, Igor Markevitch est immergé dès son plus jeune âge, dans un bain de musique et de littérature. Il a seulement deux ans quand sa famille émigre à Paris. En 1915, la santé du père les oblige à s’installer en Suisse. Le jeune Igor y commence le piano. Après la mort de son père en 1922, il travaille avec Paul Loyonnet puis Emile-Robert Blanchet, un élève de Busoni qui, très vite, le présente à Alfred Cortot. Ce dernier, très enthousiasmé par ce jeune talent de pianiste mais aussi de compositeur, le fait venir à ses frais à Paris en 1926 pour l’intégrer dans son Ecole Normale récemment créée. Igor Markevitch reçoit ainsi l’enseignement de Cortot lui-même mais aussi celui de Nadia Boulanger.
L’année suivante, sa première œuvre, Noces, est publiée. En 1928, il rencontre Serge de Diaghilev qui envisage de le prendre comme compositeur pour ses ballets et qui lui commande, en guise d’essai, un Concerto pour piano. Si la mort de Diaghilev au cours de cette année avorte le projet, la carrière de compositeur de Markevitch est lancée, et ses œuvres sont régulièrement créées sous la direction notamment de Roger Désormière : la Sinfonietta, le 3 novembre 1929, la Cantate sur un texte de Cocteau, le 4 juin 1930, la Partita, avec Marcelle Meyer au piano, le 13 mai 1932.
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Au cours des années 1930, Igor Markevitch se concentre sur la direction d’orchestre, auprès de Pierre Monteux d’abord, donnant ainsi son premier concert à la tête du Concertgebouw d’Amsterdam lors de la première hollandaise de son oeuvre Rébusi (créé à Paris l’année précédente). Puis il reçoit les conseils d’Hermann Scherchen. En 1935, il crée le Paradis perdu à la BBC, puis le Nouvel âge à Varsovie qui rencontre un franc succès. La Deuxième Guerre Mondiale met un frein à ses activités. Il s’installe en Italie en 1941, mais entre dans la Résistance italienne lors de l’invasion allemande de 1943. Après la Libération, il est naturalisé italien en 1947 et se consacre totalement à la direction d’orchestre. Sa carrière de chef prend rapidement une dimension internationale. Igor Markevitch enchaîne les postes de chef permanent de grandes formations symphoniques. En 1948, il prend la tête du Mozarteum de Salzbourg puis, en 1952, devient chef principal de l’Orchestre de Stockholm. En 1957, il prend la direction de l’une des grandes formations françaises du moment, l’Orchestre Lamoureux. Au cours des années 1960, il se retrouve à la tête de l’Orchestre Symphonique de la Radio Télévision Espagnole puis de l’Orchestre National de l’Opéra de Monte-Carlo. En 1982, il est naturalisé français. Il meurt d’un infarctus l’année suivante, au lendemain d’une ultime tournée qui s’achevait par un dernier concert à Kiev, sa ville natale.
J'aime l'Orchestre, cette société fermée et pleine de sens où chaque élément accepte sa fonction comme réalité organique de l'oeuvre. (...) Il est difficile de décrire la joie qu'apporte une oeuvre prenant vie dans sa grâce et son style sous l'impulsion commune d'un orchestre bien conduit.
Programmation musicale
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Le Prince Igor : Danses polovtsiennes (Acte II) - pour choeur et orchestre Alexandre Borodine (Compositeur)Le Prince Igor : Danses polovtsiennes (Acte II) - pour choeur et orchestreIgor Markevitch (Chef d'orchestre), Choeur de la Radio Néerlandaise (Chœur), Orchestre Royal du Concertgebouw d'Amsterdam
Album Igor Markevitch : The Philips legacy / CD 15 (2021)Label DECCA ELOQUENCE (4841759)
L'équipe
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