Une canne arrondie, des chaussures trop grandes, un pantalon trop large, une veste étriquée, une moustache bien dessinée et un maquillage blanc sur le visage. Chaplin prête son corps et son langage imaginaire à Charlot.
Une émission en partenariat avec J'aime la Musique
Né le 16 avril 1889 dans un quartier pauvre de Londres, Charlie Chaplin passe sa jeunesse dans les rues miséreuses de Kennington Road. C’est donc dans un quartier pauvre du sud de Londres que le jeune Charlie Chaplin observe la misère sociale et l’alcoolisme qui tue peu à peu son père. Ses parents Charles et Hannah sont artistes de Music Hall mais le père abandonne sa famille quand Charlie n’a que 3 ans. Débute alors les années noires et une vie d’enfant de la balle qui enchaîne des petits rôles au théâtre, dans la pantomime. En 1908, à l’âge de 19 ans, il entre dans la troupe du mime Ted Kamo en interprétant un ivrogne. Le public se reconnaît alors dans ce personnage et n’a d’yeux que pour le jeune comédien et non plus la scène. Ce personnage d’ivrogne lui ouvre les portes du cinéma… Car quand la compagnie s’envole pour une tournée aux Etats –Unis, le producteur Mack Sennett, le roi du cinéma burlesque, et président des studios Keystone, découvre et engage Charlie Chaplin. C’est lui, Mack Sennett qui va demander au jeune Charlie de se changer dans une loge de figurants. Chaplin ressort en Charlot ! Le personnage le plus touchant du cinéma muet. Un clochard aux attitudes de gentleman.
Le succès de Chaplin
Charlot est le personnage qui représente les invisibles, les oubliés de la société, mais aussi les souvenirs de sa jeunesse londonienne. Le public du monde entier se reconnaît dans cet éternel marginal, néanmoins sentimental, qui ne craint pas de s’attaquer au plus fort que lui. Il réussit le but ultime du cinéma, faire rire et pleurer à la fois. Charlie Chaplin passe maître dans l’art de la pantomime, et reste un farouche opposant au parlant. Entre 1914 et 1917, Charlie Chaplin tourne une soixantaine de films autour du personnage de Charlot : Charlot Boxeur, le Vagabond en 1915, Pompier en 1916 ou Policeman en 1917. A partir de 1915, sa nouvelle célébrité lui permet d’écrire et de réaliser ses premiers longs métrages. Son ascension est fulgurante et dès 1916, il est l’acteur le mieux payé du monde.
La musique dans les films de Chaplin
Pour parfaire le personnage de Charlot, le souligner, Charlie Chaplin introduit la musique dans ses films. Elle les structure et elle éclaire l’image au service de l’image. Pour les films muets, les projections sont accompagnées par un orchestre dans la salle. Dès la fin des années 20, Chaplin n’hésite pas à composer lui-même ses partitions. Inspirées de Wagner, Tchaïkovski, Rimski-Korsakov ou de chansons populaires. Alors il se met au piano, et compose en chantonnant les futures mélodies de ses films. Les Lumières de la ville en 1931 est son premier film où il utilise une bande son qu’il a lui-même composée, et quelques bruitages.
La voix dans les films de Chaplin
C’est le début du passage au sonore… Pourtant quel manifeste pour la défense du cinéma muet ! Le bruitage se veut un pied de nez au parlant. Et la création d’un langage imaginaire est la réponse de Chaplin aux progrès technique du cinéma qui devient parlant dans les années 20. Plus tard, dans les Temps modernes en 1936, Chaplin continue d’avoir recours aux cartons pour les dialogues mais le film est musicalisé à 90%. Des intrusions de sons réalistes se font de plus en plus nombreuses : sons de machines, mais surtout, apparition de la voix. Chaplin parvient toutefois à délivrer un message social à travers les séquences de voix parlée. Charlot qui travaille dans l’usine, agit pour Chaplin. Sans dessiner de solution sociale, il dénonce l’aliénation.
Charlie Chaplin un homme engagé
En 1940, alors que l’Amérique reste stoïque face à la montée du nazisme en Allemagne, son amitié avec Albert Einstein, intellectuel juif lui porte préjudice. Il refuse de se justifier sur ses origines. Par son anticonformisme, Charlie Chaplin dérange et est mis sur écoute par le FBI pendant de nombreuses années. Chaplin renonce peu à peu aux cartons du muet, mais il ne parvient à renoncer totalement au langage de la pantomime. Le film Le Dictateur opère néanmoins la rupture. Chaplin abandonne son personnage de Charlot connu et adulé dans le monde entier depuis un quart de siècle, pour prendre les traits d’un barbier juif. Rupture également avec le cinéma muet car Le Dictateur est le premier film parlant de Chaplin. Pour la première fois, le scénario est entièrement rédigé avant le tournage. Choisir le personnage d’Hitler dont la principale force était dans ses talents d’orateur, permet à Chaplin de sauter le pas du cinéma muet vers le cinéma parlant. Le clou du film est pourtant son fameux discours final ! Plus de 6 minutes. Un tour de force sur le plan technique. Mais à ce moment-là, le barbier laisse la place à Charles Chaplin lui-même. Un véritable acte politique engagé. Quand le dictateur joue avec une mappemonde… ne nous dit-il pas déjà tout des intentions d’Hitler ?…. Le langage de la pantomime est-il alors plus fort que celui des mots ?
Programmation musicale
Charlie Chaplin
A day’s pleasure : Boat ride
Roy Export SAS 221042
Charlie Chaplin
A Countess from Hong Kong : This is my song
Decca 4830544
Charlie Chaplin
Sardine song
JASM JASCD 147
Charlie Chaplin
Le Kid : His morning promenade
Roy Export SAS 66586
Charlie Chaplin
Les Lumières de la ville : Afternoon
Roy Export SAS 66287
Charlie Chaplin
Les Lumières de la ville : The flower girl
Roy Export SAS 66287
Charlie Chaplin
Les Lumières de la ville : Buying flowers
Roy Export SAS 66287
Charlie Chaplin
Les Temps modernes : Je cherche après Titine
Milan Music
Charlie Chaplin
Les Temps modernes : Charlie in the machine
Roy Export SAS 107977
Michel Villard
The Great Dictator
Charlie Chaplin
The Great Dictator : Final Speech
Roy Export SAS 66592
Programmation musicale
- 06h46
Roxane Jean Claude Petit (Compositeur)RoxaneChoeur De Femmes (Chœur), Choeur D'Hommes (Chœur)
Album BOF / Cyrano de BergeracLabel TREMA (710323)
L'équipe
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