L'écriture en guerre de Guillaume Apollinaire

Apollinaire et sa muse par Max Jacob  /  Guillaume Apollinaire
Apollinaire et sa muse par Max Jacob  /  Guillaume Apollinaire ©Getty - Musée des Beaux Arts Orléans / Universal History Archive
Apollinaire et sa muse par Max Jacob / Guillaume Apollinaire ©Getty - Musée des Beaux Arts Orléans / Universal History Archive
Apollinaire et sa muse par Max Jacob / Guillaume Apollinaire ©Getty - Musée des Beaux Arts Orléans / Universal History Archive
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Entre le 18 septembre 1914 et le 18 janvier 1916, Guillaume Apollinaire envoie 220 lettres à sa muse Lou. Des lettres parfois romantiques, parfois érotiques, toujours d’une très grande beauté. Lou n'ayant pas été prête à lui accorder ses faveurs, Apollinaire s'est volontairement engagé dans l'armée.

Entre 1914 et 1918, environ quatre millions de Français sont combattants. La plupart seront blessés au moins une fois et tous en gardent une fêlure psychologique. Un million trois cent mille meurent sur le champ de bataille ou des suites de leurs blessures. Les chiffres bruts ne reflètent pas la diversité de ces soldats, qui sont loin de former un ensemble homogène.

Nombreux sont les écrivains qui participent au combat. Leurs noms sont gravés dans nos mémoires : Alain Fournier, Charles Péguy, Blaise Cendrars, Roland Dorgelès, Guillaume Apollinaire. De par leur sensibilité littéraire, ils témoignent de leur expérience sous une « autre » perspective que le commun des soldats, analysent avec introspection cet événement qui les a arrachés à leur vie citadine d’intellectuels. La guerre leur ouvre des domaines nouveaux et inexplorés pour leur écriture.

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Dans les Lettres à Lou, Guillaume Apollinaire dit trouver la guerre « rigolote », mais il explique tout de suite que sans cette distance qui lui permet de voir l’absurdité de la situation, il s’embêterait et il y perdrait sa santé. « Donc vive la gaité ! », même factice, pour son bien, pour sa survie. Les poilus se disent « cela peut-être mon tour demain, n’y pensons plus… »  «Ils blaguent et jouent » dit-il dans Je t’écris de la tranchée… Apollinaire se demande alors parfois « si tout cela est vrai, s’il n’a pas été brusquement transporté dans une autre planète ». Il sait bien qu’ « Ici, il n’y a rien. Ni eau, ni arbres, ni villages, ni maisons, ni habitants, rien que la guerre » à laquelle il essaie de penser le moins possible …

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Le tombeau de Couperin M 68 :
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