

Le 27 juin 1905, l’empire russe fait face à la révolte de l’équipage du navire le plus puissant de sa flotte, le Potemkine, baptisé ainsi en hommage au héros de guerre Grigori Potemkine. Cette mutinerie prendra une dimension totalement inédite 20 ans plus tard avec la sortie du film d’Eisenstein.
Cette année-là, la Russie connaît de nombreux troubles politiques qui fragilisent la légitimité du Tsar Nicolas II. Les revendications sociales des travailleurs et des paysans qui mènent à une grève générale d’ampleur nationale. Mais aussi les défaites successives contre le Japon portant à mal le prestige du Tsar.
C’est dans ce contexte extrêmement instable que survient l’épisode de la mutinerie du Potemkine. Alors en service dans la mer Noire, le navire connaît comme beaucoup d’autres le mécontentement de son équipage. Depuis la sanglante répression du « Dimanche rouge » et la défaite inattendue de la flotte russe à Tushima le 27 mai 1905, les officiers de la marine ont grand mal à faire respecter leur autorité auprès d’hommes pour beaucoup inexpérimentés à la vie militaire.
La goutte d’eau arrive lorsque l’équipage se voit servir de la viande avariée par le commandant. ! Pour les quelques militants révolutionnaires à bord, dont Afanassi Matouchenko, c’en est trop. Ces derniers décident de prendre les armes contre leurs officiers qui menacent de les fusiller pour ne pas avoir voulu manger cette viande avariée. Sur fond de confusion générale, un des meneurs est abattu. La situation s’envenime et entraîne le reste des marins dans un déchaînement de violence qui fait plusieurs dizaines de victimes dont le commandant du cuirassé et plusieurs officiers.
L’arrivée du cuirassé enflamme la situation. A terre, les funérailles du marin tué à bord du cuirassé provoquent une grande manifestation à caractère politique à laquelle la foule assiste massée sur le grand escalier Richelieu : la cavalerie tire sur la foule. Pour se venger, le cuirassé Potemkine envoie deux obus sur le quartier tsariste d’Odessa.
Œuvre moderne et d’une grande créativité, Le cuirassé Potemkine est avant tout une œuvre de propagande du régime soviétique, qui présente les mutins comme les premiers héros de la cause socialiste et les martyrs du tsarisme.
Le film est muet et divisé en cinq tableaux : la protestation de se nourrir de viande avariée, la révolte des marins, l’exigence de justice, l’escadron qui rejoint les insurgés du cuirassé puis le massacre d’Odessa. La quatrième séquence du long métrage reste la plus percutante. Les images prises dans l’escalier du Potemkine, autrefois appelé « l’escalier Richelieu ».
Par l’association des images, il fait ressortir un accord entre le fond et la forme. Il crée des chocs poétiques et rythmiques, et surtout idéologiques qui permettent aux spectateurs de créer des liens entre les images montrées. Eisenstein, par ses techniques de montage, voit ses œuvres comme une sorte d’éducation par la propagande. Il désire parler de la révolution, mais aussi la faire, à sa manière.
Programmation musicale
Edmund Meisel
Le cuirassé Potemkine : Brothers
Orchestre de la Suisse italienne
Mark Andreas, arrangement et direction
EDEL RECORDS
Edmund Meisel
Le cuirassé Potemkine : The canteen
Orchestre de la Suisse italienne
Mark Andreas, arrangement et direction
EDEL RECORDS
Edmund Meisel
Le cuirassé Potemkine : Full speed ahead
Orchestre de la Suisse italienne
Mark Andreas, arrangement et direction
EDEL RECORDS
Edmund Meisel
Le cuirassé Potemkine : The people of Odessa
Orchestre de la Suisse italienne
Mark Andreas, arrangement et direction
EDEL RECORDS
Edmund Meisel
Le cuirassé Potemkine : The harbor of Odessa
Orchestre de la Suisse italienne
Mark Andreas, arrangement et direction
EDEL RECORDS
Edmund Meisel
Le cuirassé Potemkine : The Odessa steps
Orchestre de la Suisse italienne
Mark Andreas, arrangement et direction
EDEL RECORDS
BOF Le cuirassé Potemkine
Our daily bread
de Neil Tennant et Chris Lowe
interprétée par les Pet Shop Boys
EMI
L'équipe
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