Comme une invitation à la beauté, à la grâce et au mystère des corps, la naissance du ballet classique est aussi une histoire. Celle qui puise ses origines dans la Renaissance italienne au 15è siècle…
Une émission en partenariat avec J'aime la Musique
Quand les cours princières de Milan, de Florence, de Ferrare et de Mantoue aimaient à donner des « entremets » pendant les cérémonies fastueuses. Ces divertissements chantés et dansés se déroulaient à l’occasion de mariages ou des entrées solennelles des souverains. Pour célébrer un invité de marque, Laurent le Magnifique a l’idée des « triomphes ». Il renouvelle ainsi les défilés grandioses que Rome permettait à ses généraux victorieux. On parle déjà de pas simples ou doubles, de tour, demi-tour, de saut certes pas encore très haut… Les pas plus élaborés sont le battement de pied, la démarche, le pas couru, le temps plié. En Italie, le Ballet de cour est une création aristocratique par excellence.
Le ballet en France
A l’heure où s ‘épanouit le balletto à Florence et à Milan, la France est ravagée par la guerre de Cent Ans. Désespérée par les sanglantes défaites d’Azincourt et de Crécy… Il faut alors attendre François 1er pour que le pays reprenne des couleurs et de la vie. Que l’on songe à l’art et à la beauté. Séduit par la civilisation italienne, il s’entoure des artistes les plus prestigieux. Il invite alors Léonard de Vinci, demande au Primatice et au Rosso de décorer Fontainebleau. Mais il fait plus encore. En 1533, il marie son fils aîné à Catherine, fille de Laurent II de Médicis et nièce du pape Clément VII : c’était mettre l’Italie sur le trône de France. Catherine la florentine, devenue reine, puis régente et reine-mère, fit venir des artistes de sa patrie. Surtout des danseurs et des chorégraphes qui acclimatèrent le balletto au goût français. Sous son impulsion naquit le Ballet de cour, instrument de propagande et de politique étrangère. Le ballet est alors perçu comme un moyen de glorifier l’institution monarchique, l’image et le symbole du roi et de justifier la politique menée.
Pour le mariage du duc de Joyeuse, l’un des favoris d’Henri III, avec Marguerite de Lorraine-Vaudémont, Catherine de Médicis souhaite offrir à son fils préféré un divertissement somptueux. Digne de la monarchie française et de la maison des Valois ; A l’occasion de ce mariage célébré du 18 au 24 août 1581, Henri III demande des vers aux poètes Pierre de Ronsard et Antoine de Baïf, et de la musique à Claude Lejeune, pour les entremets et les mascarades. Sa mère fait mieux encore. Elle engage Balthazar de Beaujoyeux et son équipe attitrée. L’artiste compose alors un ballet comme une histoire récitée, dansée et chantée sur le thème des enchantements de Circé. L’avènement d’Henri IV ne diminue pas la vogue du ballet de cour. Quant à Louis XIII, il aime danser et il danse bien. C’est lui qui favorise la forme théâtrale du ballet, qu’il s’agisse de sujet mythologique ou de fantaisie burlesque. La Merlaison. Créée au Château de Chantilly le 15 mars 1635, La Merlaison, ou chasse au merle en hiver, plait beaucoup au souverain. Mais le ballet de cour contribue toujours à servir d’instruments de propagande politique. Ainsi en 1649, suite à la signature du traité de paix de Westphalie mettant fin à la guerre de Trente ans, Descartes mêle sa voix au concert de louanges. Il compose alors les vers du ballet, La naissance de la paix .
Le ballet à la conquête de l’Europe
Celui qui mène le ballet de cour à son apogée est le Roi Louis XIV. Le soleil qui dansait !
De son lever à son coucher, Louis XIV vit dans la musique. Il joue du clavecin, du luth, de la guitare et chante à ravir. S’il ne peut se passer de musique, il est encore plus passionné de danse. Plus que son père, il porte le ballet de cour au degré suprême de splendeur et de raffinement. S’il fut un grand roi, il fut incontestablement un danseur étoile. Le Roi montre ainsi, en véritable artiste, qu’il peut tout faire, il peut tout transfigurer par l’art spécifique de la danse. Louis XIV est plus que le génie de la danse, il est l’incarnation même de cet art. La danse classique élaborée par Beauchamp est la première fille légitime de Louis XIV. En 1661, il lui offre son Académie royale de danse.
Il faut attendre la fin du règne de Louis XV pour voir créer à Paris le vrai ballet. A savoir, une forme théâtrale élaborée. Avec le concours de la poésie, de la musique, des arts plastiques et d’une chorégraphie originale. Il n’y avait jusqu’ alors pas de spectacle totale, autonome. C’est à Noverre le Novateur que nous devons le ballet d’action. Son ballet Médée et Jason monté en 1776 à l’Académie royale de Paris servit de modèle à tout ce que l’on créa en Europe. C’est lui qui a ouvert la voie à la danse contemporaine confirme l’immense chorégraphe, Maurice Béjart. Noverre publie alors ses Lettres sur la danse. Elles établissent sa réputation à jamais. A la lecture de quelques unes de ses idées on comprend qu’elles reçoivent l’appui de Voltaire, Diderot et des Encyclopédistes.
Le ballet comme œuvre d’art est né. Il conquiert alors l’Europe… et porte désormais les idées nouvelles. Celles des Philosophes des Lumières.
Programmation musicale
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Hello Dolly : La leçon de danse
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