New Orleans (9 /10) La bounce music

Jeudi 22 août 2013

Faire le voyage à La Nouvelle Orléans, pour un amoureux du jazz, cela relève bien sûr du pèlerinage. Remonter à la source : l’eau y est-elle plus pure ? Oui, si l’on se réfère à l’esprit, pas du tout en ce qui concerne la lettre…

En 2013, parvenir à entendre à La Nouvelle Orléans du jazz « new orleans », au sens où on l’entend généralement, à savoir du jazz traditionnel tel qu’il aurait pu survivre en autarcie depuis les années 1920-30 relève de l’exploit. En fait le jazz là-bas a relevé le défi de ses origines : assumer son statut de musique de métissage, ses origines populaires et son statut social de divertissement. Et aujourd’hui, cela passe par une multitude de dosages entre le funk, le jazz dans toutes ses formes depuis un siècle, le blues, la soul, la musique cajun, le rap…

La ville regorge de lieux dédiés à la musique, de clubs en tout genre et dans (presque) tous les quartiers. Sans compter les carrefours et les rues piétonnes, le Mardi Gras ou les festivals, où s’ébrouent aussi bien les brass bands que des formations insolites… Il y a là une mine d’emploi pour des centaines de musiciens qui ne quittent quasiment jamais la ville, jouant parfois plusieurs fois par jour dans des lieux différents, accumulant les petits cachets en même temps que les rencontres musicales « tout terrain ».

Ceux qui s’expriment le plus ostensiblement dans l’idiome du jazz se retrouvent sur le catalogue du label Basin Street, qui en quinze ans d’existence a constitué un superbe album sonore des musiques qui se jouent aujourd’hui à New Orleans.

Du lundi 5 au vendredi 9 août, puis du lundi 19 au vendredi 23 août, Jazz Été fera chaque soir le portrait des musiciens marquants de la scène actuelle de La Nouvelle Orléans.

Aujourd’hui, la sidérante scène de la Bounce Music ! Totalement spécifique à NOLA (New Orleans LOuisiana) ainsi que le relevait Jean-Pierre Labarthe dans Mondomix. Une scène musicale issue de la superposition du rap et des grooves musicaux balancés dessus par des DJ. On pourrait penser la démarche banale… Sauf qu’à New Orleans, cette scène est marquée par une série de figures transsexuelles abordant leur situation dans des textes au fer rouge avec des voix forcément androgynes. Les sissies ont pour nom Big Freedia, Katey Red, Sisy Nobby… On les voit apparaitre dans des lieux improbables, dans les faubourgs de la ville, au-delà de minuit, dans des lieux dont on s’est passé l’adresse par sms à la nuit tombée.

Le spectacle est autant dans la salle que sur scène : filles et garçons de la communauté noire ou latino, de toute corpulence, déploient une agilité stupéfiante à secouer leur postérieur à 360°. Un artiste comme Fly boy Keno se produit souvent avec des danseuses virtuoses attitrées comme Moosie. La radio Q93 avec son Social Shakedown du samedi soir en propose des sessions live. Et un disquaire-label tel que Nothin But Fire vous dégotte de sous le comptoir des CDR de night sessions endiablées du vétéran Sess 4-5…

Dans la saison 2 de la série télévisée Treme, on pouvoit apercevoir des formations comme Galactic ou le Dirty Dozen Brass Band frayer avec la bounce music…

Générique : John Boutté "Treme Song"
Geffen 602527508450

Galactic
Double It
Galactic, Big Freedia
« ya-ka-may »
Anti 045778700226

Galactic
Katey vs. Nobby
Galactic, Katey Red, Sissy Noby
Anti 045778700226

Galactic
Do It Again
Galactic, Cheeky Blakk
Anti 045778700226

FLY boy KENO
Superman
FLYboy KENO
« The Messy Project »
Autoprod