L’Euro touche à sa fin ce week-end... Que de matchs avec une dramaturgie infernale comme à l’opéra mais ce qui nous fait vibrer aussi intensément à chaque fois, c’est le beau jeu, le spectacle de grandes équipes et de joueurs… virtuoses !
En musique comme au foot, une des choses qui fascinent, c’est la virtuosité. Quand le geste est transcendé, quand on est bien au-delà de la technique et qu’il y a une aisance telle que cela donne l’illusion de la facilité.
Un geste parfait dans son timing, avec un niveau d’intégration physique et mentale ultime. En fait, pour les virtuoses de la musique ou du ballon rond, on est du côté des neurosciences. C’est ce qu’on appelle la proprioception : une capacité du système nerveux à capter les signaux, les stimuli tellement vite et à réagir à la milliseconde, comme guidé par un sixième sens. Un regard et une touche de balle millimétrée sur un centre, une série de dribbles et de roulettes à la Zizou sans effort, l’air de rien, ou encore des doigts qui s’ajustent sur la touche en temps réel, à toute allure.
Une des composantes de la virtuosité, c’est la vélocité comme celles des accélérations dirigées vers un but. Par exemple, pendant le match France-Allemagne de cet Euro, Kylian Mbappé a eu un pic de vitesse à 37 km/h. Pour les musiciens, c’est de la prestidigitation, au sens étymologique du terme : presti (vite) digitation (doigts) : des doigts magiques qui vont vite... Des doigts en or donc. Chez les footballeurs, à priori il s’agit de pieds en or, même si certains footballeurs ne se privent pas à l’occasion de jouer avec leurs mains (sans ressortir les vieux dossiers, on se souvient des mains de Dieu, mano de Dios). Pourtant attention, en foot comme en musique, des individualités aussi géniales soient elles, suffisent rarement pour faire une grande équipe.
Certes on mise parfois sur des trios d’attaquants vedette, qui valent plusieurs millions d’euros, c’est vrai que ponctuellement ça peut produire des étincelles !
La force du collectif
Dans les années 50 Le trio formé par Jascha Heifetz-Arthur Rubinstein-Gregor Piatigorsky était surnommé le Million-dollar trio. Une dream-team, un trio d’attaquants de rêve, sur le papier seulement car l’histoire n’est pas celle d’un conte de fées, leur collaboration fut de courte durée et ils se disputèrent sacrément dans les vestiaires… Entre individualité et collectif l’équilibre est complexe. Pour former la meilleure équipe, il ne suffit pas de rassembler une pléiade de stars.
Encore doivent ils oublier leurs egos et mettre leur talent au service de la partition. C’est vrai sur le terrain. C’est vrai en musique de chambre ou encore, à l’orchestre.
C’est ça la force du collectif. Les équipes de rêve sont souvent celles où tous attaquent, tous défendent, des groupes fédérés autour d’un objectif commun, par un coach ou un chef, comme à Berlin avec les Berliner Philharmoniker par exemple. C'est une sacrée Mannschaft . Et là, ça produit du beau jeu, tous ensemble ! On tient la cadence jusqu’au coup de sifflet final !
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