Exposition : à la découverte de la vie flamboyante de Camille Saint-Saëns

Le manuscrit de Samson et Dalila « Mon cœur s’ouvre à ta voix »
Le manuscrit de Samson et Dalila « Mon cœur s’ouvre à ta voix » - (BNF)
Le manuscrit de Samson et Dalila « Mon cœur s’ouvre à ta voix » - (BNF)
Le manuscrit de Samson et Dalila « Mon cœur s’ouvre à ta voix » - (BNF)
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La Bibliothèque Nationale de France et l'Opéra de Paris présentent la première grande rétrospective consacrée à Camille Saint-Saëns, à l'occasion du centenaire de sa disparition. Une exposition fabuleuse qui dispose de 200 pépites et retrace la vie étourdissante du musicien prodige.

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Un centenaire pour célébrer le compositeur normand, malheureusement trop réduit à "la musique de Cannes". L'exposition "Camille Saint-Saëns, l'esprit libre" retrace le parcours flamboyant du compositeur : l'enfant prodige, qui compose son premier adagio à 3 ans et demi. L'organiste, qui officie pendant 20 ans à la Madeleine. L'ami de Liszt, Ravel et Massenet, l'admirateur - mais aussi détracteur - de Wagner,  le voyageur et polyglotte et le premier compositeur de musique de film en 1908. Et l'homme derrière le musicien : "Il avait mauvais caractère, il avait le trac, il n'aimait pas le contact avec le public et il ne voulait pas donner de cours car il s'emportait et les leçons se terminaient mal..." explique Marie-Gabrielle Soret, la commissaire de l'exposition. 

Cette rétrospective nous livre aussi les secrets du compositeur : enfant, son plus grand regret de ne pas avoir rencontré Chopin, puis vieillard, sa collaboration avec Sacha Guitry. Ses amours déçues et ses chagrins, avec la perte de ses deux jeunes enfants. 

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Les pépites de la superstar 

L’exposition privilégie donc les pépites intimes aux partitions du compositeur. Par exemple, son journal d'enfant dans lequel il note "J_’ai grogné pour une audition, mère m’a mis à la porte car je jouais trop vite_", exposé juste à côté du premier adagio, composé à l'âge de trois ans…"Dès ses deux ans et demi, il commençait à mettre les mains sur son piano, il connaissait ses notes parfaitement et parallèlement, il composait. On a dit de lui qu'il avait eu l'enfance de Mozart et la vieillesse du Titien" raconte Marie-Gabrielle Soret. D’autres curiosités sont savoureuses, comme cette carte de visite de Marcel Proust adressée à Saint-Saëns : le musicien inspira d’ailleurs l’auteur pour l’un des personnages de la Recherche, le Baron de Charlus. 

Le parcours met en valeur les œuvres lyriques de Saint-Saëns - treize opéras dont Les Barbares, Le timbre d'argent, ou Henri VIII - mais aussi son côté voyageur. Des séjours aux quatre coins du monde, qui l'inspirent et lui permettent d’échapper un peu à sa célébrité en France, tellement pesante qu’il doit utiliser un pseudonyme lors de ses déplacements. Saint-Saëns devient Charles Sanois : "Il passionnait les foules : quand il disparait après une dépression nerveuse, les journaux s'affolent et publiaient des rubriques 'Cherchez Saint-Saëns', émettant des hypothèses farfelues sur sa disparition", avance Marie-Gabrielle Soret. 

L'exposition est à voir jusqu'au 7 octobre à l'Opéra de Paris. 

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