Un dîner agréable et des bons vins … quoi de mieux pour mettre nos sens en éveil avant ou après un concert ? De nombreux festivals développent des propositions toutes plus alléchantes les unes que les autres pour créer des moments d'exception autour de la musique.
Tout l’été, les festivals rivalisent d’imagination pour offrir aux mélomanes une bulle hors du temps. Pour nombre d’entre eux, les moments de dégustation prennent une part majeure dans la convivialité tant appréciée par les spectateurs.
Au festival 1001 notes en Limousin, Albin de la Tour insiste sur l’aspiration épicurienne de l’événement où l’on retrouve la bière maison, l’Adoré. Mardi 27 juillet, le concert d’Orpheus XXI dirigé par Jordi Savall était accompagné d'une découverte de la cuisine levantine, concoctée avec des produits du Limousin.
Depuis 20 ans, le festival de Fénétrange dans la Moselle associe à chaque concert un événement culinaire. Benoît Piatkowski, président et directeur artistique du festival souligne l’importance de cette convivialité : « On travaille en collaboration avec les restaurateurs et les hôteliers étoilés de la région, mais aussi avec le lycée hôtelier, situé à 20 km de Fénétrange. Fénétrange est au bout du monde, on n’avait pas de grand hôtel ou de grand restaurant à disposition pour le public. Pour créer une convivialité qui prolonge le concert, on a imaginé cette formule afin que le public puisse se retrouver autour d’une bonne table. Notre carte de visite c’est la musique à la campagne, il faut proposer quelque chose de différent pour que les gens des villes viennent jusqu’à nous. Ils arrivent des villes environnantes, voire de l’Allemagne ou du Luxembourg. »
Au festival piano en fleurs à Marseille, la gastronomie est complétée par la vue, l’ouïe et l’odorat autour d’une thématique florale. Amandine Habib, pianiste et directrice du festival évoque une harmonie parfaite : « C’est un peu ce que disait Scriabine : on va réunir tous les sens dans un même concert. Il a fait construire un théâtre en Inde et il voulait convoquer en même temps l’odeur, le goût et l’ouïe. L’un ne va pas sans l’autre. Quand on aime une musique de façon exigeante, on est aussi exigeant sur la nourriture, sur les odeurs... c’est ce qu’on aime faire tester au public pour leur donner le plus de palette possible, à tous les niveaux. J’ai appris que la botanique était aussi un art qui exigeait un savoir-faire, de la patience, de la contemplation... c’était un peu la même idée qu’en musique. Quand on voit l’éclosion d’une fleur, on n’imagine pas tout le processus qu’il y a eu derrière : la graine, un bon environnement... »
Les liens entre dégustation et plaisir musical se situent à tous les niveaux. Aux estivales musicales du Médoc, le président de l’association Jacques Hubert insiste sur l’excellence des interprètes, jeunes lauréats de concours internationaux, une excellence que l’on retrouve ensuite lors des dégustations de grands crus classés. Gautier Capuçon, directeur artistique du festival Musique et vin au Clos Vougeot, insiste sur les liens entre deux univers très proches. « Ce qui décuple ces émotions, c’est le partage. Il se passe la même chose quand on débouche une bonne bouteille avec des amis ou des gens que l’on aime, et quand on partage la musique sur scène avec le public ou dans le public. La difficulté que l’on a, c’est toujours de décrire un vin, des émotions, ce que l’on ressent... parfois on est un peu gêné, on n’a pas trop les mots... et on n’ose pas. Mais quand on parle d’un vin c’est comme en musique, il n’y a pas d’erreur s’il s’agit de sentiment et d’émotions. Et c’est merveilleux de se laisser guider et porter par quelqu’un qui connaît bien cet univers. »
Un univers à explorer sans limites ! Les festivals du Médoc et du Clos Vougeot sont terminés pour l’été, mais on attend avec impatience les surprises œnologiques et musicales qu’ils nous réservent pour l’année prochaine !
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