La Fédération des ensembles spécialisés répertorie pas moins de 500 concerts cet été. Une bouffée d'air, au sortir de plus de deux ans de crise, même si le contexte reste difficile pour les intermittents et que beaucoup appréhendent la rentrée.
Une bouffée d'air frais, au sortir de plus de deux ans de crise. Les ensembles indépendants respirent, cet été. Le festival ouVERTures, créé par les ensembles, né pendant le Covid, est de retour. Plus largement, les ensembles indépendants sont programmés partout en France, durant toute la période estivale. Malgré tout, le contexte reste difficile pour les intermittents, et beaucoup d'ensembles appréhendent la rentrée.
"L'activité reprend dans tous les genres"
Il suffit d'aller sur le site de la Fevis pour se rendre compte de la richesse de l'offre. 500 concerts d'ensembles indépendants répertoriés par la Fédération des ensembles spécialisés, rien que cet été. L'activité reprend, avec des programmations très variées : "Une centaine de concerts dans le répertoire médiéval et Renaissance, 250 en baroque, une centaine en classique et romantique, et enfin une centaine de concerts de musique contemporaine", détaille Louis Presset, le délégué général de la Févis : "C'est assez équilibré par rapport à la représentation de nos ensembles, nous constatons que l'activité reprend dans tous les genres."
Avec ceci-dit des formats plus petits qu'à l'accoutumée, signe sans doute de la prudence des programmateurs après plus de deux ans de crise Covid. Le public a aussi évolué, note Hélène Houzel, directrice artistique de l'ensemble La Tempesta : "Nous avons l'impression que la crise a consolidé un public qui va dans des petites jauges. Cela a renforcé cette culture de proximité, dans des lieux qui n'ont pas l'habitude de faire venir des ensembles tels que les nôtres, avec de la musique de répertoire."
Un "retour à la normale" en trompe l'œil ?
Si cet été s'annonce comme celui de la reprise, cela reste compliqué pour ceux qui constituent le cœur des ensembles indépendants : les intermittents du spectacle. "Ce n’est pas encore un été normal", signale Claire Sottovia, violoniste, qui collabore régulièrement avec des ensembles : "Beaucoup de choses se sont organisées ou ont été annulées à la dernière minute. Il y a très peu de budget. J'avais l'habitude que l'on fasse appel à moi mais il y a eu tellement de creux encore cette année que j'ai pris l'initiative, comme beaucoup de musiciens, d'aller vers les ensembles, de leur dire que j'étais disponible et de réactiver un peu mes réseaux." Et pour l'après ? "C'est encore un peu le flou artistique, j'ai l'impression que beaucoup d’employeurs et de festivals n’osent pas engager les gens trop à l’avance pour éviter des déconvenues, des changements de date, des reports…"
La musicienne peut tout de même compter sur la fidélité de certains ensembles comme Les Paladins, l'ensemble baroque bien connu fondé en 2001. Ce n'est pas tant la période estivale qui tracasse ses membres, mais plutôt la rentrée. "Il y a un encombrement de diffusions, un encombrement de sorties de disque aussi car nous avons été très nombreux à enregistrer pendant les confinements", souligne Marianne Rollet, l'administratrice des Paladins. "La situation financière je pense va aussi être difficile : les aides exceptionnelles vont s'arrêter, peut-être même que certaines aides publiques risquent de diminuer."
"Je pense qu'il va falloir être intelligent et malin, pour les répertoires, les effectifs, les formes, l'esprit de ce que l'on fabrique, pour essayer d'être de plus en plus adaptable", estime de son côté Jérôme Correas. Le directeur artistique qui juge que la partition la plus difficile, déterminante, se jouera dans les deux prochaines saisons.
Programmation musicale
- 07h36
Sellinger's round mb 84 pour piano William Byrd (Compositeur)Sellinger's round mb 84 pour pianoGlenn Gould (Piano)
Album Gould Glenn / Byrd (1999)Label Philips (456808-2)
L'équipe
- Production
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