Les inscriptions débutent cette semaine pour la plupart des conservatoires, qui avancent à tâtons pour cette rentrée 2021. Les équipes pédagogiques n’ont reçu aucune directive claire de la part du ministère de la Culture.
Nous sommes à quelques jours de la rentrée dans les conservatoires. Les inscriptions ont lieu cette semaine et les retrouvailles entre professeurs et élèves seront sans doute très enthousiastes, après une dernière saison assez bousculée. Mais les équipes pédagogiques n’ont reçu aucune directive claire de la part du ministère de la Culture, une situation inconfortable pour les enseignants.
La fin de l’année s’était déroulée dans des conditions presque normales : des cours en classe entière, évidemment soumis aux gestes barrières. Seul constat de cette nouvelle saison tourmentée, des élèves adultes plus déserteurs. "Quand les enfants pouvaient revenir, les adultes ont pu revenir au mois de mai et c’est le public que j’ai perdu le plus, avec lequel j’avais le moins de retour à distance, à cause du travail et de l’organisation familiale bousculée, ce sont eux qui ont été le plus décrocheurs", constate Anne-Cécile Coignart, enseignante de formation musicale au Conservatoire de Troyes, dans l’Aube. Pour cette rentrée, sans consigne précise pour ces établissements, la professeure concède tâtonner en "glanant des informations sur les réseaux sociaux".
Maxime Leschiera, vice-président de l'association Conservatoires de France et également directeur du Conservatoire de Bordeaux, confirme le flou qui flotte au dessus des conservatoires. "Pour l’instant, nous sommes sur le même protocole sanitaire qu’en juin, l’accueil de tous les publics, mais avec les gestes et le port du masque. Ce qui change c’est, depuis les annonces du président, la question du passe sanitaire. Et pour le coup, il y a encore un peu de flou pour ce qui concerne les activités du conservatoire. Les élèves en seraient dispensés, par contre pour les enseignants ce n’est pas encore très clair. Pour l’instant, nous sommes dans l’attente de précision pour chaque événement qu’on met en œuvre. C’est inconfortable, car nous sommes à quelques jours d’un accueil du public…"
Même nombre d’inscrits
Pour le moment, la crise n’a pas eu d’impact sur le nombre d’inscriptions, même s’il doit varier selon le milieu (urbain ou rural) comme nous le rappelle Maxime Leschiera. Le vice-président se désole que le plan de relance qui consacre deux milliards d’euros au secteur culturel n’ait pas mentionné les conservatoires (qui dépendent des collectivités locales). "On ne s’est pas senti délaissés, mais il n’y a pas eu d’aides spécifiques pour les conservatoires."
Les équipes pédagogiques se préparent aussi à un éventuel reconfinement. Anne-Cécile Coignart a même déjà prévu le coup : "D’un côté on a envie de faire plein de choses, mais on se restreint quand même. Moi je prépare mes cours en essayant de me dire, s'il y a du distanciel, quel document je peux vite donner à mes élèves pour qu’ils aient tout chez eux."
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