C’est dans la reprise de Faust de Gounod à l’Opéra de Paris que la soprano californienne fait ses débuts dans la maison lyrique parisienne. De ses anciennes activités en tant que mannequin puis journaliste jusqu’à aujourd'hui où elle est désormais une chanteuse accomplie, rencontre avec Angel Blue.
Elle aurait très bien pu devenir top model ou encore journaliste mais c’est finalement comme soprano, qu’Angel Blue excelle depuis plusieurs années maintenant.
Originaire de Californie, la chanteuse a décidé de se consacrer entièrement à l’opéra après ses études musicales à l’Université de Los Angeles. C’est d’ailleurs afin de payer ses études qu’Angel Blue a enchainé les concours de beauté qu’elle remporta haut la main.
Puis Angel Blue a embrassé très rapidement une carrière de soliste, se produisant sur les plus grandes scènes lyriques, du MET à New York, en passant par le Royal Opera House de Londres jusqu’au Festival d’Aix-en-Provence, où elle a fait un passage très remarqué dans Tosca de Puccini en 2019.
Aujourd’hui, c’est à l’ Opéra de Paris qu’elle fait ses débuts dans la reprise de Faust de Charles Gounod dans la mise en scène de Tobias Kratzer. La chanteuse entend bien relever ce défi après avoir appris le français lors de la pandémie. Au micro de Jean-Baptiste Urbain, Angel Blue ne cache pas une certaine émotion face à l’ampleur du défi : "Je suis honorée de chanter en français, en France devant un public français". Toutefois la soprano peut compter sur ses collègues francophones, tels que Benjamin Bernheim qui incarne le rôle-titre mais aussi Florian Sempey dans le rôle de Valentin, pour lui donner quelques conseils liés à la prononciation.
Les préjugés ont la peau dure
Dans ce spectacle, Faust part à la recherche de sa jeunesse perdue, ce qu’ Angel Blue appréhende avec un regard tout particulier. En effet, ses années en tant que mannequin lui ont, comme elle nous le dit permis de l’aider dans son rapport à son corps mais elle tient aussi à s’éloigner le plus possible des diktats de la beauté qui règnent encore dans le monde de l’opéra. "Il ne faut pas suivre les normes mais simplement être heureux comme l’on est" confie Angel Blue, ajoutant que ce qui compte, "c’est la qualité de mon chant et non mon corps : je suis avant tout chanteuse !".
En effet selon elle, les préjugés sont encore légion à l’opéra. Egalement habituée aux questions liées à la diversité, la chanteuse se réjouissant d’ailleurs d’avoir participé à la création de Fire shut up in my bone de Terence Blanchard l’année dernière qui fut le premier opéra créé sur la scène d’une MET par un composteur afro-américain, il est primordial que les choses évoluent à l’opéra. Plus que du racisme, ce sont "les préjugés négatifs" qu'Angel Blue a pu constater à certains moments de sa carrière, "mais ça me donne de la force pour travailler encore davantage et ainsi montrer que je suis bien à ma place" harangue la soprano. Et nul doute qu’Angel Blue démontre par sa voix et son talent qu’elle a toute sa place sur la scène de l’Opéra Bastille.
Faust de Charles Gounod à l'Opéra de Paris du 28 juin au 13 juillet 2022
Programmation musicale
- 08h32
Las hijas de Zebedeo : Las carceleras Ruperto Chapi (Compositeur)Las hijas de Zebedeo : Las carcelerasAngel Blue (Soprano), Iain Burnside (Piano)
Album Joy alone (2014)Label OPUS ARTE (OA CD9020 D)
L'équipe
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