Julie Fuchs : "On espère reprendre la vie sur scène avec le public car ça donne confiance en l'humain"

Julie Fuchs débute la nouvelle année en interprétant, pour la première fois, le très attendu rôle de Pamina dans Die Zauberflöte de Mozart à l’Opéra de Paris. Elle revient à l’Opéra Bastille pour chanter aux côtés de Sabine Devieilhe et Nina Minasyan, Cyrille Dubois et Nicolas Testé. Cette production enjouée et élégante, est mise en scène par Robert Carsen et dirigée par le maestro allemand Cornelius Meister.

Les représentations, qui devaient se tenir du 12 janvier au 13 février 2021 ont finalement été annulées et remplacées par une diffusion en direct en streaming le vendredi 22 janvier à 19h30, suivie d'un accès VOD sur la nouvelle plateforme de l'Opéra de Paris : L'Opéra chez soi.

La soprano fait son retour sur la scène de l'Opéra Bastille, un an après la déjà mythique production des Indes Galantes de Rameau mis en scène par Clément Cogitore. Julie Fuchs qui était accompagnée de nombreux danseurs de krump garde un souvenir impérissable de ce spectacle : "C'est un moment marquant de ces dernières années pour la vie lyrique française de faire ce chef d'oeuvre de la musique française dans cette vaste salle de l'Opéra Bastille". Elle garde un souvenir particulièrement ému des applaudissements qui ont retentis dans le théâtre le jour de la première : "On n'avait jamais entendu de tels applaudissements, ce n'était pas ceux du public habituel, c'était quelque chose de nouveau".

"Les choses bougent !"

Avec différents musiciens, Julie Fuchs a lancé le collectif UNiSSON durant la crise sanitaire afin de lutter contre la précarité de leur statut. La chanteuse constate un changement dans le milieu musical et en particulier lyrique. Alors que les langues se sont déliées suite à la prise de parole de Chloé Briot qui a porté plainte pour harcèlement et agressions sexuelles contre un de ses collègues, Julie Fuchs remercie la chanteuse d'avoir fait bouger les choses : "Je remercie Chloé Briot d'avoir fait ce pas là qui est très difficile. Nous sommes tous concernés".

Toutefois, Julie Fuchs estime qu'il y a encore du chemin à parcourir pour faire arrêter certains comportements qui ne sont plus acceptables : "Il y a cette pression inconsciente de devoir être séduisante. Il y  a une certaine génération d'hommes qui attendent ça. Il faut y mettre une limite".

Une nomination aux Victoires de la musique

Julie Fuchs vient d’être nominée aux Victoires de la musique classique dans la catégorie « Artiste Lyrique de l’Année ». Elle partage cette nomination avec la soprano Véronique Gens et la mezzo-soprano Lea Desandre.
Julie Fuchs avait déjà remporté la Victoire de« l'Artiste Lyrique de l’Année » en 2014, après avoir remporté ce prix dans la catégorie « Révélation lyrique » des Victoires de la musique classique en 2012.

Le concert des Révélations enregistré Salle Gaveau à Paris, sera diffusé sur France Musique le 25 janvier à 20h (date d'ouverture des votes), dans le Concert du soir présenté par Clément Rochefort.

Julie souhaite encourager tout le monde à voter pour les jeunes artistes dans les catégories « Révélation lyrique » et « Révélation instrumentale » car cette année, plus que jamais, ces artistes méritent d’être découverts et entendus. 

La 28e Cérémonie des Victoires de la Musique Classique sera quant à elle diffusée en direct sur France 3 et France Musique en février 2021 depuis l’Auditorium de Lyon. Cette soirée sera présentée par Marina Chiche et Stéphane Bern.

Prochains concerts de Julie Fuchs

• Le 30 mars 2021 à Paris (Palais Garnier)
  Récital de Julie Fuchs accompagnée par le pianiste Alphonse Cemin et Petteri Iivonen (Premier violon solo de l’Opéra national de Paris)
  Programme : Michel Lambert, Cécile Chaminade, Francis Poulenc, Gabriel Fauré, Jules Massenet...
• Le 30 juin 2021 à Aix-en-Provence (Festival d'Aix-en-Provence)
  Première représentation des Noces de Figaro. Avec Gyula Orendt, Jacquelyn Wagner, Julie Fuchs, Andrè Schuen, Lea Desandre, Emiliano Gonzalez Toro. Direction musicale : Thomas Hengelbrock, Mise en scène : Lotte de Beer