Les américains à Paris : Kent Nagano rend hommage à Bernstein avec "A Quiet Place"

"Enfin !" diront les amoureux de la musique américaine. Leonard Bernstein fait son entrée au répertoire de l’Opéra de Paris avec la création française de son dernier opéra "A Quiet Place".
Il aura fallu attendre plus de 30 ans après la mort du compositeur pour que sa musique soit donnée à l’Opéra de Paris grâce à l’arrivée d’Alexander Neef. Le directeur a en effet souhaité montrer au public français ce drame familial dans une mise en scène signée Krzysztof Warlikowski. Le choix du chef d’orchestre s’est évidemment tourné vers Kent Nagano qui connait cette œuvre intimement.
C’est lui qui en a fait une version réduite pour orchestre de chambre donné en 2013 avec l’Ensemble Modern. Le chef d’orchestre avait même travaillé sur cette œuvre dès 1986 avec Leonard Bernstein lui-même, à l’occasion de la révision de l’œuvre trois ans après sa création. Il était donc tout naturel que Kent Nagano dirige aujourd’hui la création française de cet opéra. De plus, le chef sait à quel point cette œuvre comptait pour Bernstein. Au cours des 7 années, où il a travaillé à ses côtés, Kent Nagano a souvent entendu le compositeur lui dire que cette partition était extrêmement importante à ses yeux malgré l’accueil mitigé qu’elle a reçu lors de sa création.

"Le public est enfin prêt pour entendre cette dernière phase de création de Bernstein"

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Créé en 1983 à Houston, "A Quiet Place" n’a pas rencontré le succès espéré par Bernstein. Loin de son West Side Story, si populaire, l’opéra surprend en premier lieu par son sujet.
En banlieue, une famille se déchire suite à la mort accidentelle de la mère Dinah. Alors que ses deux enfants et son mari pleurent sa disparition tragique, on découvre des secrets et des tabous qui pèsent sur les membres de cette famille,  dont le fils Junior est homosexuel. C’est ainsi la première fois qu’un personnage homosexuel est ouvertement montré sur scène, ce qui ne manquera pas de choquer une partie du public...
Mais c’est aussi musicalement que la partition de Bernstein a laissé dubitatif les spectateurs. Mais selon Kent Nagano, sa musique est d’une grande richesse et "même dans les passages dodécaphoniques, on reconnait que c’est du Bernstein".
Et à en croire, l’accueil fait le soir de la première à l’Opéra Garnier, nul doute que le public est bel et bien prêt à recevoir cette oeuvre qui permet de mieux comprendre le mythe Leonard Bernstein.

"La musique de Bernstein est particulière car elle reflète l’esprit existentiel de la culture américaine"