La Biennale de Venise jusqu'au 26 novembre.
La 57e Biennale d’art international de Venise a ouvert ses portes la semaine dernière. C’est l’une des plus anciennes Biennales d’art, créée il y a plus de 120 ans. Et c’est aussi la plus courue. La dernière édition avait attiré en six mois 500 000 visiteurs. Les collectionneurs de toute la planète débarquent dès les premiers jours pour tenter de dénicher à Venise les nouveaux artistes prometteurs. Depuis les années 2000, des millionnaires amarrent même leurs énormes yachts et nous barrent la vue sur la lagune. Tous se retrouvent dans des fêtes somptueuses, éparpillées dans les palais de Venise. Elles sont souvent organisées par des fondations privées, comme celle de François Pinault ou de Miuccia Prada, qui profitent de l’aura de la Biennale pour présenter leurs propres expositions, comme par exemple, chez Pinault, un show monstre et très kitch du britannique Damien Hirst.
A part ce grand barnum, qu’avez-vous vu d’excitant ?
Alors d’abord l’exposition internationale de la Biennale, conçue cette année par une Française, Christine Macel, conservatrice au Centre Pompidou. Sa sélection prend à contre-pied le marché de l’art, en mettant surtout l’accent sur les performances des artistes ou leurs rituels un peu utopiques, comme les rondes humaines organisées dans la nature par Anna Halprin. Il y a même un éloge de la sieste, ce temps d’inaction nécessaire. Au total, 120 artistes sont représentés dont 103 pour la première fois à Venise. Par exemple, le jeune Marcos Avila Forero présente un très beau film sur des Afro-Columbiens jouant des percussions sur l’eau d’une rivière, un mode de communication utilisé jadis par leurs ancêtres. Parmi mes autres coups de coeur, il y a aussi les sculptures de l’Américaine Senga Nengudi : des collants en nylon, lestés de sable, qui évoquent à la fois la pesanteur et l’élasticité du corps. La sélection de Christine Macel comprend d’ailleurs 40% d’artistes femmes, pas loin de la parité. Et elle réhabilite les arts textiles, mais sans sexisme. C’est un homme, Franz Erhard Walther, qui a remporté cette année le Lion d’or du meilleur artiste, pour ses sculptures en tissus monumentales, à activer par le spectateur.
Il y a aussi des pavillons nationaux à la Biennale de Venise, non ?
En effet, 86 pays présentent cette année une exposition, avec un ou plusieurs artistes. L’Allemagne a fait particulièrement sensation et remporté le Lion d’or du meilleur pavillon pour une installation assez glaçante : une sorte de zoo humain où de jeunes acteurs, au regard vide, évoluent derrière des parois de verre. C’est une métaphore de notre monde capitaliste où les humains sont réduits à des zombis sous contrôle, selon l’auteur de cette œuvre, Anne Imhof. A ne pas manquer non plus, le pavillon suisse où l’on redécouvre le destin poignant de Flora Moya, une femme sculpteur qui fut l’amante de Giacometti, avant de tomber dans les oubliettes de l’histoire. Et puis, pas très gai non plus mais très beau, le pavillon du Liban confié au compositeur Zad Moultaka. Il a écrit une Lamentation pour un chœur, diffusée dans le noir, au pied d’un grand totem qui s’illumine soudain avec un bruit d’explosion et se révèle être un moteur de bombardier. Voilà, si vous avez envie d’aller découvrir à votre tour cette Biennale de Venise, elle dure jusqu’au 26 novembre.
Interview de Zad Moultaka à propos de son oeuvre dans le cadre de la Biennale de Venise 2017.
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Biennale Arte 2017 - Paulo Bruscky (performance)
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Biennale Arte 2017 - Marie Voignier
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