Quelques expostions à Paris autour de l'art contemporain africain

Exposition sur l'art africain à la Fondation Louis Vuitton
Exposition sur l'art africain à la Fondation Louis Vuitton
Exposition sur l'art africain à la Fondation Louis Vuitton
Exposition sur l'art africain à la Fondation Louis Vuitton
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Ce matin, Sabine Gignoux nous parle d’art africain contemporain…

Plusieurs expositions présentent actuellement des artistes africains. Dans les musées occidentaux, on a longtemps négligé l’art contemporain du continent noir. Puis il y a eu l’exposition les Magiciens de la Terre en 1989 au Centre Pompidou qui a été une révélation pour beaucoup. C’est là notamment que Jean Pigozzi, l’héritier de l’empire automobile Simca, a découvert l’art africain. Depuis cette date, ce milliardaire rock and roll, qui adore photographier ses amis stars d’Hollywood, a commencé une collection qui compte aujourd’hui 10 000 œuvres africaines. Jean Pigozzi lui-même, qui est un grand phobique, n’a jamais mis les pieds en Afrique. Il a tout acheté avec l’aide d’un conseiller : Jean Magnin. Et aujourd’hui, il expose une quinzaine de ses artistes préférés à la Fondation Vuitton à Paris.

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A quoi ressemble sa collection ?

Jean Pigozzi s’est donné pour règle de n’acheter que des œuvres d’artistes dont la création « n’a pas été polluée, dit-il, par la fréquentation d’une école d’art ou de musées occidentaux ». Il s’agit donc en majorité d’autodidactes. Certains ont commencé comme de simples artisans. Par exemple, le photographe Seydou Keïta devenu très célèbre, ou le peintre congolais Chéri Samba qui fabriquait à l’origine des enseignes publicitaires. D’autres créateurs relèvent plus de ce que l’on appelle « l’art brut » avec des penchants très mystiques ou parfois délirants comme le dessinateur Mansaray, traumatisé par la guerre civile dans son pays, le Sierra Leone. L’exposition présente aussi des bricoleurs de génie comme les Congolais Nimi qui fabrique des stations spatiales, uniquement en matériaux de récupération. Hazoumé, lui, créée des masques traditionnels avec de vieux bidons utilisés pour le trafic d’essence entre son pays, le Bénin et le Nigéria voisin. C’est malin. Mais du coup, certains critiques ont reproché à Jean Pigozzi de ne donner qu’une vision un peu folklorique, voire néocoloniale de l‘Afrique

La Fondation Vuitton présente une deuxième exposition consacrée, elle, à l’Afrique du Sud…

En effet et on bascule là dans un tout autre univers avec des œuvres très politiques. L’Afrique du Sud, c’est un des pays les plus dynamiques du continent sur le plan économique et donc aussi dans le domaine de l’art, avec des galeries, des fondations privés. L’exposition présente d’abord une première génération d‘artistes, blancs ou noirs, qui ont lutté contre l’apartheid, comme le dessinateur et vidéaste William Kentridge, fils de l’avocat de Mandela. Et puis, après la naissance de la Nation Arc-en-ciel en 1994, on voit les jeunes créateurs s’engager dans de nouvelles causes, comme la défense des minorités sexuelles. La photographe Zanele Muholi a réalisé, par exemple, des portraits très forts de femmes homosexuelles, dont les droits sont reconnues par la constitution Sud-africaine et qui pourtant, sont encore victimes de viols punitifs.

Voilà, pour finir, je voudrais vous signaler deux autres expositions d’une soixantaine d’artistes, venus cette fois de tout le continent africain : à la Grande Halle de la Villette à Paris et à la gare Saint Sauveur à Lille. Et puis, à partir du 19 mai prochain dans quatre musées d’Avignon, vous pourrez découvrir une autre collection africaine, de sculptures principalement, celle de l’entrepreneur Jean-Paul Blachère. Lui a découvert l’Afrique après un très grave accident de voiture qui l’a laissé handicapé. Il a ressenti là-bas une grande force spirituelle que l’on retrouve dans les œuvres de sa collection.