Celia Cruz, la reine de la salsa

Le 21 octobre 1925 naissait la reine de la salsa dans un quartier pauvre de La Havane à Cuba. Avec plus de 70 albums à son actif, Celia Cruz est certainement l’une des chanteuses cubaines les plus connues au monde. Pourtant sa première vocation l’emmenait vers l’enseignement. La petite Úrsula Hilaria Celia Caridad de la Santísima Trinidad Cruz Alfonso, alias Cela Cruz, rêvait de devenir institutrice.

Mais en voyant les salaires gagnés dans l’enseignement et ceux qu’elle pouvait récolter avec sa voix, le choix fut vite fait : elle sera chanteuse.

Les débuts timides

Celia Cruz entre au conservatoire de la Havane en 1947 pour y suivre des cours de solfège, de chant et de piano. Un an plus tard, elle enregistre un premier disque mais c’est surtout à partir de 1950 qu’elle commence doucement à entrer dans l’histoire… L’histoire de la musique cubaine dans un premier temps puisqu’elle remplace la chanteuse du groupe cubain La Sonora Matancera. Myrta Silva quitte la formation définitivement, Celia Cruz prend sa place mais va mettre un peu de temps avant de charmer le public.

Pourquoi ? Parce que Celia Cruz est jeune, elle a 25 ans et intègre alors un groupe installé dans le paysage musical cubain : La Sonora Matancera existe depuis 1924 et la chanteuse qu’elle remplace était adorée par le public. Mais petit à petit, elle partage sur scène son amour de la musique et enfin Celia Cruz devient une interprète applaudie partout et chanteuse de beaux succès à l’image de son Melao de caña.

Exil aux Etats-Unis

Pendant 10 ans, Celia Cruz et sa bande de musiciens font danser toute l’Amérique latine… Mais la prise de pouvoir de Fidel Castro à Cuba va faire taire la voix de Celia Cruz. Ne se sentant plus libre en tant qu’artiste, la chanteuse décide de fuir son pays natal avec les instrumentistes de La Sonora Matancera et de s’installer un temps au Mexique avant de rejoindre New York. C’est dans cette ville que démarre la carrière solo de Celia Cruz.

Solo mais pas complètement seule non plus. Celia Cruz rencontre et collabore avec de grands musiciens à l’image du percussionniste Tito Puente que l’on entend sur ce titre. Avec lui, elle enregistre dans les années 60 une de ses plus beaux titres, Bemba Colora, une chanson qui rend hommage au pays qu’elle a quitté à regret et dans lequel elle ne peut plus revenir, Fidel Castro l’empêchant de remettre le pied sur le sol cubain…

Le révolutionnaire ne s’est jamais remis du départ de Celia Cruz. La chanteuse ne reverra jamais ni ses parents, ni son île, à l’exception d’un concert donné à Guantanamo en 1990. Une fois arrivée sur la base américaine, la chanteuse se penche et récupère un peu de terre. Ce souvenir tangible l’accompagnera toute sa vie et jusque dans sa tombe quand elle meurt le 16 juillet 2003.

Même si elle a passé la majorité de sa vie loin de son pays, Celia Cruz est devenue une figure d’opposition au régime de Fidel Castro mais surtout : une légende cubaine pour sa contribution au monde de la musique…