La chanteuse capverdienne Cesária Évora s'est éteinte le 17 décembre 2011 à l'âge de 70 ans. Sa vie et sa voix ont permis de rendre populaire dans le monde entier un genre musical mélancolique propre au Cap Vert : la morna.
Si le Cap Vert avait une voix, elle serait plaintive, profonde, colorée et tranquille… Ce qui colle plutôt bien avec la voix de Cesária Évora. Chanteuse capverdienne connue dans le monde entier, Cesária Évora a sublimé un des principaux styles musicaux propres à ce pays : la morna.
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La morna est un genre musical propre au Cap Vert. A la base, c’est une musique écrite qui apparaît vers la fin du 17e siècle sur l’île de Boa Vista. La morna raconte en portugais des histoires d’amour sur un ton plutôt léger.
Popularisation de la morna
Il faudra attendre le XIXe siècle pour que cette musique devienne populaire plus que savante, grâce notamment au poète Eugenio Tavares qui va reprendre ces chansons mais en créole cette fois. Au niveau des inspirations, c’est un style qui puise à la fois dans le fado portugais, ces chansons populaires et mélancoliques, mais aussi des rythmes des Caraïbes ou du Brésil, on entend déjà un peu de bossa nova.
Et quand la rythmique mélancolique de la morna rencontre la voix suave et plaintive de Cesária Évora, ça donne un tube planétaire.
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Sodade, titre de la chanson, est un mot créole capverdien qui s’inspire du terme portugais saudade qui veut dire à la fois la nostalgie mais aussi l’espoir. Expression parfaite de la morna. Cesária Évora n’est pas à l’origine de cette chanson, c’est une reprise. Sodade est composée et écrite par le clarinettiste Luis Morais et le poète Amandio Cabral. Elle sera d’abord popularisée par le musicien congolais Bonga dans les années 70.
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La chanson évoque le départ forcé des capverdiens pour la Guinée Bissau et les îles de Sao Tomé au début des années 50 après une grande sécheresse sur l’ensemble des îles du pays. Là-bas leur attend un rude travail dans les champs, et Sodade raconte l’envie de retrouver les siens : “Si tu m’écris, je t’écrirai, si tu m’oublies, je t’oublierai, jusqu’au jour de ton retour”.
L'histoire du Cap Vert en musique
Cesária Évora a parfaitement conscience des difficultés que traverse son pays natal. La météo, c’est un pays sec où il pleut rarement, le lourd passé colonial, l’envie de partir… Mais dans ses chansons, elle retient l’essentiel et chante l’attachement à cette nature si différente sur chacune des îles et si riche parfois, l’attachement aussi à ses habitants et à cette culture métissée.
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Dans une interview, Cesária Évora explique pourquoi toute sa vie, elle a porté le répertoire traditionnel de la morna. Elle dit : “Si je chante la morna c’est que ces paroles de souffrance reflètent parfaitement mon existence.” Une vie solitaire, où longtemps, la chanteuse ne gagne quasiment rien malgré ses nombreux concerts dans les bars. Le succès sera tardif, les addictions nombreuses, mais elle restera debout, à chanter pour les autres, toujours pieds nus, et avec cette simplicité qui ne l’a jamais quittée. Cesária Évora était une interprète, elle n’écrivait pas ses chansons à l’exception d’un titre, Ponta de Fi :
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La diva aux pieds nus n’a jamais vraiment quitté son pays. Elle partait pour faire ses concerts, ses tournées mais revenait toujours. C’est ce qui s’est passé en 2011. Après avoir annulé tous ses concerts, elle est revenue dans la ville de Mindelo, sur son île natale de Sao Vicente, et elle s’est éteinte le 17 décembre à l’âge de 70 ans.
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