La musique et la danse bretonne font partie des musiques traditionnelles régionales de France les plus connues… Pourtant en Bretagne, c'est surtout le chant qui a toujours été valorisé et utilisé, parfois du matin au soir pour rythmer la vie des Bretons et des Bretonnes.
Pour marquer la fin du Tour de Bretagne à la voile (et céder au lobby breton), il est temps de mettre le cap sur une région française où la musique a toujours eu une place importante, notamment le chant.
Mettons donc de côté les instruments (pas de biniou au programme) et commençons par la mer... Un proverbe dit :
Les Bretons naissent avec de l’eau de mer autour des yeux et l’océan coule dans leurs veines dès les premiers jours.
Un célèbre chant breton, Gwerz Penmarc'h, fait référence au récit d’un naufrage. Ce chant peut être classé dans ce qu'on appelle les Gwerz. Parmi les chansons populaires bretonnes, la gwerz désigne un récit chanté, légendaire ou historique, souvent très détaillé.
Par exemple dans le récit du naufrage, si l'on tend l'oreille (et que l'on comprend le breton), on peut entendre le nom de la flotte qui a fait naufrage : la flotte d’Audierne. On connaît le jour, un 25 novembre, pas l’année car le texte mentionne “l’année dernière” mais il y a un lieu précis, au large de Penmarc’h et même le nombre de femmes ayant perdus leurs maris : 147.
De l'appel du pâtre à la berceuse
Quittons un peu la mer pour se retrouver au cœur des terres bretonnes, plus précisément au milieu des troupeaux de moutons avec un appel du pâtre chanté par Maria Jouai. Les bergères et bergers communiquaient en chantant, ce qui leur permettait de pouvoir rester auprès de leurs bêtes tout en papotant.
Et pour cela, il fallait une voix qui porte, sans crier, mais en donnant de la voix. Une des grandes chanteuses bretonne parlait de chant de haute voix. Cette chanteuse c’est Jeannette Maquignon, connue pour avoir dit : “J’ai chanté, j’ai déchanté et j’ai rechanté”. Rechanter parce qu’au milieu du XXe siècle l’intérêt pour la culture traditionnelle bretonne, notamment paysanne, était en déclin avant de ressurgir grâce à des recherches, des passionnés et des enregistrements collectés puis repris par les nouvelles générations.
Toujours sur cette citation de Jeannette Maquignon, le premier "j'ai chanté" fait référence à une Bretagne où le chant faisait partie du quotidien. On chantait du lever au coucher, sur le chemin, pendant les corvées jusqu’à la berceuse du soir, pour les grandes veillées des soirs d’hiver, pour les événements, les fêtes, et pour raconter toujours plus d’histoires…
Bretagne et sorcières
Ici Mari Harnay nous raconte l’histoire d’une femme accusée d’être une sorcière : “Je suis une fille libertine mise sur la terre. Ni à père, ni à mère je n’ai cédé”. La Bretagne était, et j’espère est toujours, une terre de sorcellerie. Il n’était pas rare d’aller se faire soigner ou d’emmener ses bêtes malades auprès de guérisseurs ou guérisseuses qui souvent pratiquaient aussi la musique. Connaissez-vous Naïa la sorcière ?
Elle habitait dans les ruines du château de Rieux dans le Morbihan entre la fin du XIXe siècle et les années 20 et elle était connue et crainte de toute la région. De nombreuses histoires ont été racontées à son sujet, si bien qu’un musée : le Naïa Museum de Rochefort en Terre, a été créé en 2015 dans la région pour raconter son histoire...
On ne peut pas parler de chant breton sans mentionner le très célèbre chant traditionnel appelé Kan ha diskan qui veut dire chant et contre chant. Sa pratique nécessite au moins deux personnes, mais il peut y en avoir plusieurs, comme par exemple les trois célèbres Soeurs Goadec qui ont beaucoup chanté du Kan ha diskan. La technique est simple : c’est un principe de chevauchement, une personne débute, et le reste suit en reprenant les dernières syllabes …
Programmation musicale
- 09h54la Chronique d'Aliette de Laleu
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