Hommage à la compositrice Mira Calix et à son dernier album a̶b̶s̶e̶n̶t̶ origin

Dans le dernier album de Mira Calix, on y entend ses premières amours avec de la musique électronique, mais il y a également des enregistrements de terrain appelés field recording, et des inspirations plus classiques comme le titre Silence is Silver inspiré du célèbre Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns, la voix lyrique de la mezzo soprano Rosie Middleton que l’on entend dans le morceau Bower of Blice ou bien les cordes présentes dans An infinite thrum, un vrombissement infini…

Mais l’univers du classique est bien loin d’être la seule source d’inspiration de Mira Calix. Pour son dernier album a̶b̶s̶e̶n̶t̶ origin, elle a voulu faire une sorte d’immense collage de toutes ses inspirations, des plus concrètes au plus enfouies dans son esprit.

Un projet aux sources du collage

Le projet de ce disque est né en 2017. La compositrice cherche alors à comprendre le contexte géopolitique qui a mené à la Première Guerre mondiale pour travailler sur une installation sonore à Londres et commémorer l'Armistice. Elle réalise alors que ce contexte coïncide dans le monde artistique avec l’art du collage, et ce sera son point de départ.

On entend des voix chantées dans certains extraits, mais aussi des voix parlées ou scandées. Ce sont des enregistrements réalisés par la compositrice pour d’autres projets antérieurs et qu’elle a réutilisé dans cet album en modifiant leur utilisation initiale. Toutes les sources de musiques, de voix, de bruits, de sons, d’instruments proviennent de son univers.

Mira Calix écrit dans le livret : “Pour chaque titre, les enregistrements ont été détournés, superposés, assemblés, combinés et détruits pour être reconstruits”.

Mira Calix est morte la semaine dernière, et même si son nom n’était pas encore connu, surtout en France, elle laisse depuis une vingtaine d’années une empreinte dans le monde musical par sa grande liberté créatrice et son style indéfinissable.