Journaliste, fondatrice d’une école de musique pour jeunes filles, compositrice et autrice, la musicienne allemande Luise Adolpha Le Beau a livré avec ses textes et sa musique : un témoignage honnête de la vie d'une femme à la fin du XIXe siècle.
Luise Adolpha Le Beau a laissé une source intarissable d’information dans ses Mémoires, écrits en 1910. Dans son introduction, elle écrit :
“Quand aujourd’hui, à 59 ans, je tente de décrire mes expériences, ce n’est pas par vanité ou par divertissement. C’était un souhait de mon cher père que je signale les nombreuses difficultés auxquelles une dame est confrontée dans le domaine de la composition musicale”.
A cette époque, elle arrête complètement la composition pour se concentrer sur ses écrits, à la fois journalistiques dans la presse locale, mais aussi des critiques musicales et un long travail de recherche sur les compositrices du siècle passé, avec un accent mis sur la chanteuse, pianiste et compositrice viennoise d’origine espagnole Marianne de Martines.
Des débuts déjà freinés parce que femme
Elle revient aussi sur ses débuts en musique, avec un père qui lui apprend le piano puis son intégration dans une école privée pour jeunes filles. A côté de cet enseignement, des professeurs, privés eux aussi, lui apprenne la musique, et parmi ces artistes, elle a la possibilité d’étudier auprès de Clara Schumann.
L’expérience tourne court. Luise Adolpha Le Beau trouve la pianiste et compositrice allemande “grincheuse, impatiente, voire brutale”. Elle note quand même que sa conception de la musique est admirable. Et puis, la jeune fille souhaite se mettre à composer. Problème : en Allemagne les cours sont réservés aux garçons. Elle va tenter de réparer cette injustice en fondant 10 ans plus tard une école de musique réservée aux jeunes filles.
Les premiers succès et premiers espoirs
Entre-temps, la musicienne se lance dans la composition malgré tout et livre de très belles œuvres de musique de chambre. A 32 ans, elle remporte le premier prix d’un concours avec une pièce pour piano et violoncelle. Le jury, conquis par cette musique, soumet à Luise Adolpha Le Beau de publier l'œuvre et d’y joindre également sa sonate en ré majeur pour violoncelle et piano.
Mais ce premier succès ne lui ouvre pas toutes les portes. Elle continue de se battre pour faire jouer sa musique, comme son unique opéra, Le Calife enchanté, qu’elle compose en 1902 et qui ne sera jamais donné. Elle se console en organisant un grand concert à l’occasion de ses 75 ans, concert où résonnent de nombreuses œuvres de Luise Adolpha Le Beau qui s’éteint deux ans après, à Baden Baden en 1927.
Programmation musicale
- 07h48
3 pièces op 1 (intégrale) : Lied - pour piano LUISE ADOLPHA LE BEAU (Compositeur)3 pièces op 1 (intégrale) : Lied - pour piano, ANA MARIJA MARKOVINA
Album Luise Adolpha Le Beau : Intégrale des oeuvres pour piano (2010)Label GENUIN - 07h50
Sonate en Ré Maj op 17 : allegro molto - pour violoncelle et piano LUISE ADOLPHA LE BEAU (Compositeur)Sonate en Ré Maj op 17 : allegro molto - pour violoncelle et piano, THOMAS BLEES
Album Luise Adolpha Le Beau : Musique de chambre (1993)Label FSM (FCD 97209)
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