En juin 1941, l’orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam décide de ne plus inviter la pianiste Henriëtte Bosmans en concert. Le motif ? Ses origines juives.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'activité de la musicienne hollandaise Henriëtte Bosmans est menacée et bouleversée. Sa seule échappatoire sera de jouer lors de concerts clandestins.
Henriëtte Bosmans était une pianiste reconnue mais aussi compositrice, l'une des plus importantes de la première moitié du XXe siècle au Pays Bas.
Née entourée de musiciens, avec un père premier violoncelle du Concertgebouw et une mère professeur de piano au conservatoire d’Amsterdam, Henriëtte Bosmans se met elle aussi à la musique.
Elle compose pour son instrument, le piano et se met vite à écrire pour le violoncelle, non pas grâce à son père mais à une femme qu'elle rencontre en 1921 et avec qui elle va vivre une histoire d'amour pendant 7 ans : la cheffe d'orchestre Frieda Belinfante.
Les tourments de la Seconde Guerre mondiale
Dans les années 30, la carrière de compositrice d'Henriëtte Bosmans décolle, mais elle est vite arrêtée par un événement tragique : la mort brutale de son fiancé en 1935, le violoniste Francis Koene. Elle va donc arrêter d’écrire, mais pas de jouer. Au contraire même : comme de nombreux artistes annulent leur venue aux Pays Bas, Henriette Renié les remplace au pied levé et devient une pianiste très sollicitée.
Ce n’est qu’à partir de 1941 qu’elle est obligée de s’inscrire, en tant qu’artiste, sur un registre tenu par les troupes d’occupation allemandes. C’est alors qu’elle est perçue comme juive et que tous ses contrats s’annulent.
Elle reprend la composition vers la fin de la guerre, inspirée par deux femmes : la poétesse Clara Eggink, dont elle met en musique les textes, et la chanteuse française Noémie Perugia à qui elle dédie onze de ses vingt-cinq mélodies.
L'équipe
- Production