María Sabina : la triste histoire de la plus célèbre des guérisseuses

Image de la pochette de disque de Leonardo Balada : Maria Sabina, Dioniso - In Memoriam
Image de la pochette de disque de Leonardo Balada : Maria Sabina, Dioniso - In Memoriam  - Label Naxos
Image de la pochette de disque de Leonardo Balada : Maria Sabina, Dioniso - In Memoriam - Label Naxos
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Au Mexique, dans les montagnes de l'Oaxaca, vivait la plus célèbre des chamanes : María Sabina. Cette guérisseuses était réputée dans son village pour ses rituels de guérison à l'aide de champignons hallucinogènes. Lors de ces rites, elle utilisait aussi la danse, la poésie et le chant.

La chamane la plus célèbre au monde s’appelle Maria Sabina. Dans son rituel de guérison, elle utilise beaucoup sa voix, mais aussi des champignons hallucinogènes. La guérisseuse vient du Mexique, elle grandit dans les montagnes d’Oahaca dans le sud ouest du pays, là où vivent les Mazatèques, une communauté indigène. Dans son village, elle est réputée pour pratiquer des rituels appelés velada, des rituels qui permettent de guérir de nombreuses personnes de sa communauté, grâce à ses visions, ses danses, ses incantations, ses plantes, ses poèmes et ses chants. 

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Maria Sabina consacre la plupart de son temps à aider les personnes souffrantes de son entourage jusqu’aux années 50...  Elle accueille à ce moment-là un ethnomycologue, quelqu’un qui étudie la place des champignons dans les sociétés humaines, qui s’appelle Robert Gordon Wasson, il vient des Etats-Unis et souhaite rencontrer cette fameuse guérisseuse. Elle accepte et dans la nuit du 29 au 30 juin 1955, Maria Sabina prépare un de ses rituels sacrés dont elle a le secret pour ses visiteurs, l’ethnomycologue et un photographe qui l’accompagne. 

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La cérémonie dure souvent toute la nuit. La chamane ingère des champignons hallucinogènes, elle en donne aussi à ses invités, de manière très précieuse, très codée. Et pendant leurs hallucinations, Maria Sabina chante, danse, frappe dans ses mains, sur son corps pour accompagner cette musique de transe. Elle récite des poèmes qui sortent naturellement de sa bouche et qui sont devenus célèbres dans le pays… Des poèmes comme : "Je suis une femme qui crie, je suis une femme qui murmure, je suis une femme qui éclaire”. 

Deux ans plus tard, Robert Gordon Wasson publie un article sur cette expérience en changeant le nom de la guérisseuse pour la protéger. Mais le mythe est né, et tout le monde veut retrouver cette femme aux champignons magiques. Certaines quêtes aboutissent, et Maria Sabina, dans sa grande bonté accueille ces étrangers venus essayer le rituel du velada. Wasson disait d’elle qu’elle était une “femme immaculée, une qui n’a jamais déshonorée son appel en utilisant ses pouvoirs pour faire le mal. Une femme d’une morale et d’un pouvoir spirituel rares, engagée dans sa vocation, une artiste dans la maîtrise des techniques de sa vocation”. 

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Dans les années 60, Maria Sabina devient une attraction touristique. Partout dans les villages alentours on vend ces fameux champignons hallucinogènes. Les cérémonies sont prisées, mais très vite, la chamane déchante : “J’ai réalisé que ces jeunes gens aux cheveux longs n’avait pas besoin de moi pour manger ces petites choses. Ces enfants les mangent partout, à n’importe quel moment, et ils ne respectent pas nos traditions”. 

Elle n’arrive plus à maîtriser comme avant les champignons, elle perd un peu pied tout en devenant une icône que l’on brandit pour faire venir le tourisme. Les communautés gagnent un peu d’argent mais perdent énormément de l’authenticité de leurs coutumes et traditions. Les cérémonies deviennent récréatives pour des occidentaux en manque de sensations fortes, et l’aspect curatif n’a plus de sens. 

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Maria Sabina est morte en novembre 1985 à l’âge de 91 ans. Elle est encore célébrée un peu partout dans le monde, des films ont été tournés sur sa vie, et sa voix a été enregistrée : on peut l'entendre chanter, marmonner et parler dans une langue et avec des mots dictés directement de ses hallucinations.