Bilan de l'été : l'impact de la crise sur les festivals

Gaspard Dehaene en répétition au Festival de La Roque d'Anthéron
Gaspard Dehaene en répétition au Festival de La Roque d'Anthéron
Gaspard Dehaene en répétition au Festival de La Roque d'Anthéron
Gaspard Dehaene en répétition au Festival de La Roque d'Anthéron
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Pour sa première chronique de la saison, Antoine Pecqueur fait le point sur les différents festivals musicaux de l'été : ceux qui ont pu se maintenir et les autres...

Il faut le souligner, les plus durement touchés ont été assurément les festivals de musiques actuelles.
Pour plusieurs raisons : déjà leur jauge, qui pour les plus gros dépassent la limite des 5000 spectateurs et passent donc sous le coup de l’interdiction, hormis la dérogation qui a fait scandale pour le Puy du Fou.
A cela s’ajoute que le modèle économique de ces festivals repose en très grande partie sur les ressources propres : c’est un modèle privé. Les dispositifs d’activité partiel ou encore d’année blanche pour les intermittents ont permis toutefois de limiter la casse, et la France est rappelons-le l’un des pays les plus favorisés à ce niveau-là.

Pour la musique classique, le fonctionnement des festivals est par contre différent : il repose sur une partie importante d’argent public. En grande majorité, les tutelles ont joué le jeu, en versant les subventions aux festivals annulés. Avec aussi des dispositifs d’aide, notamment mis en place par le CNM, le Centre national de la musique.
Alors, il y a eu des pertes, par exemple le soutien de la Spedidam, société de gestion collective de droits, qui a en particulier touché les plus petits. Mais globalement, il n’y a pas eu de catastrophe économique : selon France festivals, aucune manifestation ne devrait mettre la clé sous la porte.

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Certains festivals ont même pu avoir lieu

Certains se sont en effet réinventés, en repensant le format des concerts, les jauges. Avec un public bien souvent au rendez-vous : le festival de La Roque d’Anthéron se félicite d’avoir réuni 30 000 spectateurs, ce qui reste bien sûr toutefois loin des 75 000 habituels.
C’était un calcul indispensable économiquement, car l’organisation qui gère le Festival de La Roque, le Crea de René Martin, est aussi celle qui s’occupe de la Folle journée. Il y aurait eu sinon un risque d’effet domino... On a même vu comme à Bordeaux un festival se créer cet été autour de Raphael Pichon.

Et pour les festivals de septembre, dans quelles conditions vont-ils se dérouler ?

L’incertitude demeure face au risque sanitaire. Dans ce contexte, la musique de chambre reste favorisée par rapport aux grands symphoniques, les jauges sont encore réduites.
Donc le calcul économique est complexe : moins de recettes, mais moins de dépenses également. Ce n’est pas si simple : prenez le cas du festival de Besançon, qui va débuter le 11 septembre : son budget passe d’1 million à 700 000 euros, mais ses recettes devraient diminuer de 200 000 à 30 000 euros. Ce n’est donc pas du tout proportionnel.
Les acteurs du secteur, public comme privé, attendent donc avec impatience les deux rendez-vous politique de cette semaine : le conseil de défense sanitaire à l’Elysée, qui pourrait autoriser la tenue des concerts de 5000 spectateurs, et l’annonce du plan national d’économie par Matignon, avec un volet culturel.
Après les déclarations de bonnes intentions de la Ministre Roselyne Bachelot, l’heure pour exécutif est maintenant aux actes.

Programmation musicale

  • 07h53
    STRAVINSKY 3 Mouvements de Petrouchka : 1. Danse russe - pour piano
    IGOR STRAVINSKY (Compositeur)
    STRAVINSKY 3 Mouvements de Petrouchka : 1. Danse russe - pour piano

    , BEATRICE RANA

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