Ce matin, Antoine Pecqueur dresse un premier bilan économique des festivals d’été. Le public a-t-il véritablement repris le chemin des salles ou a-t-il été frileux ?
Une chose est sûre, c’est un bilan mitigé. En effet, rares ont été les festivals à afficher complet. Du côté du Prodiss, le syndicat des musiques actuelles, on évalue la baisse des recettes par rapport à 2019 de l’ordre de 50 à 60%.
Prenez par exemple les Vieilles Charrues, une institution : sur une jauge de 50 000 spectateurs, ils n’en ont accueilli cet été que 30 000. Et le constat est bien souvent le même pour les festivals de musique classique. Certains concerts ont même dû être annulés faute de public suffisant, et dans d’autres cas, des manifestations prévues payantes sont passées à entrée libre pour tenter de drainer davantage de monde.
Comment expliquer cette frilosité des Français ?
Il y a plusieurs raisons : la mise en place du pass sanitaire en plein mois de juillet, c’est-à-dire au milieu des festivals, n’a assurément pas arrangé les choses. Les incertitudes liées au variant Delta ont pu aussi décourager les éventuels spectateurs, d’autant que sur certains territoires confrontés à une recrudescence des cas, les préfectures ont même annulé les manifestations culturelles, comme en Corse. Sans parler de l’absence des touristes américains ou chinois, familier de certaines grandes institutions culturelles.
Mais, et c’est peut-être le plus inquiétant, pendant plusieurs mois, l’offre culturelle s’est déclinée sur internet. Les plateformes de streaming ont connu une hausse spectaculaire du nombre d’abonnements, on en parlait ici même : alors s’agit-il d’un changement d’usage passager ou bien faut-il y voir l’amorce d’une tendance bien plus forte ? Même s’il est trop tôt pour le dire, l’heure doit être à la vigilance
Une rentrée cruciale
La fréquentation des spectacles va être en effet observées de près. Bruno Le Maire a d’ailleurs reçu les représentants du secteur culturel à Bercy. La politique de l’Etat passe du « quoi qu’il en coûte » au « sur-mesure ». Mais le « sur-mesure » est là pour soutenir les secteurs en difficulté, et notamment la culture, c’est ce qu’a tenu à rappeler le ministre de l’économie.
Les aides seront évaluées en fonction de la perte du chiffre d’affaires et de la fréquentation de l’établissement. Mais pour beaucoup d’acteurs, le retour à la normale n’est pas estimé avant fin 2022. Et d’ici là, les structures culturelles s’adaptent aussi aux nouveaux usages : c’est ainsi que de nombreuses institutions ont décidé d’arrêter les abonnements, les spectateurs ne prévoyant plus à long terme. C’est aussi l’un des effets de la crise.
Programmation musicale
- 07h51
6 Pièces lyriques, Livre VII op 62 : 1. Sylfide - pour piano Edouard Grieg (Compositeur)6 Pièces lyriques, Livre VII op 62 : 1. Sylfide - pour pianoMatan Porat (Piano)
Album Carnaval (2020)Label MIRARE (MIR502D)
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