

Ce matin, Antoine Pecqueur nous parle de la Hongrie, où l’on assiste à une reprise en main par Viktor Orban de la politique culturelle.
Une reprise en main plus qu’inquiétante !
La Hongrie a pour particularité d’être le pays européen qui consacre proportionnellement la plus grande part de son budget à la culture. Beaucoup de moyens publics donc, mais au service d’une culture nationaliste, de propagande. Avec une censure de plus en plus affirmée.
Le Parlement vient de faire passer une loi sur les théâtres.
Cette loi a, selon le parlement hongrois, l’objectif de rationaliser le financement et le fonctionnement des théâtres. En fait, le but est pour l’Etat de reprendre le contrôle sur ces institutions. Le monde culturel hongrois n’a pas manqué de réagir : une pétition a déjà rassemblée plus de 45 000 signatures, et des manifestations ont été organisés. Mais rien n’indique que cela puisse changer le cours des choses. On ne peut que regretter que l’Union européenne, dont la Hongrie qui rappelons le est un pays membre, ne puisse s’opposer à une telle mise au pas de la culture.
Et la musique est aussi concernée…
Le gouvernement hongrois vient d’annoncer qu’il diminuait de moitié la subvention accordée à l’Orchestre du festival de Budapest. Pour une raison simple, même si non avouée bien sûr : son chef Ivan Fischer est un fervent opposant à la politique de Viktor Orban. Conséquence directe : l’Orchestre, qui est l’une des plus belles phalanges non seulement hongroises mais européennes, a du annuler sa tournée dans les pays baltes, sa collaboration avec le Grand Théâtre de Genève sur les quatre prochaines années et une grande partie de ses actions pédagogiques.
Quelle opposition politique rencontre Viktor Orban ?
Le point rassurant, l’un des rares aujourd’hui en Hongrie pour la culture, est que lors des dernières élections municipales cet automne, le Fidesz, le parti de Viktor Orban, a perdu la ville de Budapest, désormais aux mains d’une alliance des partis démocrates. Un vrai symbole. On peut aussi se réjouir de la naissance toute récente d’une alliance des capitales des pays du groupe de Visegrad, réunissant la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie. Toutes ces villes, aux mains des démocrates, se sont réunies pour s’opposer aux politiques nationalistes et conservatrices des gouvernements. C’est bien une fracture entre les grandes villes et les campagnes que l’on voit aujourd’hui en Europe centrale ; une fracture là aussi culturelle.
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